Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/250

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1683 religion. Le chef des Tartares lui répondit qu’il n’y avoit plus de salut pour eux que dans la fuite et lui en donna l’exemple aussitôt. Le Roi les suivit une partie du jour, et étant revenu de la poursuite[1] des infidèles, il entra dans la tente du vizir, où il commença par écrire à la Reine sa femme[2], et lui manda qu’il lui écrivoit d’un lieu plus grand et mieux bâti que Varsovie, et beaucoup plus magnifique ; qu’il y avoit pris le grand étendard de Mahomet, et qu’il y coucheroit cette nuit ; ce qu’il fit, et le lendemain il entra dans Vienne, où le peuple le reçut à genoux comme un Messie, et ne voulant pas le laisser sortir. On dit qu’il y avoit dans le camp des Turcs cent mille tentes, cent cinquante pièces de canon[3], et pour trois mois de[4] toutes sortes de munitions, un million d’or en espèces. Le Roi a envoyé cet étendard au pape[5] qui, ce dit-on, veut faire dresser une statue à ce roi au milieu de la ville, avec cette inscription :

AU LIBÉRATEUR DE LA CHRÉTIENTÉ.

  1. 9. Les mots de la poursuite ont été sautés dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. 10. Les lettres de Sobieski à la reine Marie-Casimire pendant la campagne de Vienne ont été publiées en 1826 par M. de Salvandy (I vol. in-8o, Paris, Michaud).
  3. 11. « Cent cinquante pièces d’artillerie. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  4. 12. De est écrit en interligne, d’une autre main que celle de Bussy.
  5. 13. « a envoyé cet étendard à Rome, au pape. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)