Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/259

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je crois, Madame, comment vous en avez usé, et ce qui vous a fait réussir dans l’établissement de Monsieur votre fils.

Je comprends bien que l’oraison funèbre de feu Monsieur le Prince a été un chef-d’œuvre entre les mains du P. Bourdaloue, la matière étoit heureuse. Envoyez-la-moi[1], je vous en supplie.

Adieu, Madame : ma fille et moi vous aimons à qui mieux mieux. Je vous supplie de faire rendre à M. le comte d’Arnheim[2] la lettre que je lui écris, après que vous l’aurez lue et cachetée.


1683

* 924. — DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À MADAME DE SÉVIGNÉ[3].

J’arrive tout présentement de mon dernier voyage, ma très-chère Madame ; il a été fort heureux, et toutes les espérances que l’on pouvoit avoir, ou pour mieux dire que M. le comte de Mauron pouvoit avoir en lui-même, que je me romprois le cou, sont dissipées : il faut enfin qu’il se résolve à me donner sa fille. Le même Dieu

  1. 4. Bussy avait d’abord mis : « envoyez-moi-la, » puis il a effacé la, pour le récrire au-dessus de la ligne, devant moi : « envoyez-la-moi. »
  2. 5. Envoyé de l’Empereur auprès de Louis XIV. On peut lire cette lettre dans la Correspondance de Bussy, tome V, p. 387.
  3. Lettre 924. — 1. Cette lettre est vraisemblablement des derniers jours de décembre 1683 ou du mois de janvier 1684. Charles de Sévigné épousa le 8 février 1684 Jeanne-Marguerite de Brehant de Mauron, fille d’un conseiller au parlement de Bretagne. Voyez sur ce mariage, et sur les difficultés qui s’élevèrent entre Mme de Grignan et le comte de Mauron, la Notice, p. 259 et 260 ; voyez aussi ci-dessus, p. 246, note 1.