Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/271

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non ? Notre bon abbé se porte à merveilles ; il vous fait des compliments très-sincères. Ma fille, ses belles-filles, le Coadjuteur même, tout cela se réveille à votre nom, et vous demande la continuation d’un souvenir qui leur est agréable. Voilà ce qui me restoit à vous dire, Monsieur, en vous demandant pour moi ce que je demande pour les autres.


1684

928. — DE MADAME DE GRIGNAN ET DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

Ce 13e juin.

de madame de grignan.

On m’a mandé de Languedoc que j’y avois un procès, que l’on y poursuivoit vivement M. de Grignan, et que les commissaires étoient d’étranges gens. Je les ai bien maudits, Monsieur, et puis j’ai su que vous étiez un des plus importants : c’est donc vous à qui j’ai donné tant de malédictions, et vous auprès de qui j’ai cherché des protections pour adoucir votre rigueur, et faire entendre la justice de ma cause. C’est à M. d’Argouges[1] à qui j’ai l’obligation d’avoir appris que ce commissaire odieux et ce M. de Monceaux[2] tant estimé n’étoient qu’un. Toute la colère allumée contre le premier a disparu à ce nom, et les armes me sont tombées de la main comme celles d’Arcabonne quand elle reconnoit Amadis[3]. C’est à M. de Monceaux à qui s’adresse cette citation de l’opéra ;

  1. Lettre 928 (revue sur l’autographe). — 1. Probablement le conseiller d’État.
  2. 2. C’est ainsi que ce nom est écrit dans l’autographe.
  3. 3. L’enchanteresse Arcabonne veut venger sur Amadis la mort de son frère ; elle est sur le point de l’immoler lorsqu’elle reconnaît en lui le chevalier qui lui a sauvé la vie. Voyez la scène IV du IIIe acte de l’opéra d’Amadis, représenté pour la première fois le 15 février 1684. (Note de l’édition de 1818.)