Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/274

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1684 cette grande affaire que M. de Louvois vouloit faire tomber à la maréchale de la Mothe[1] ; M. de Créquy et la voix publique, à la duchesse de Créquy[2]. Voilà qui est

  1. 8. Louise de Prie. « Elle étoit, dit Saint-Simon (tome VII, p. 33 et suivantes), seconde fille de Louis de Prie, marquis de Toucy, et de Françoise, fille de Guy de Saint-Celais, seigneur de Lansac, et de la fille du maréchal de Souvré, qui fut gouvernante de Louis XIII. » Elle épousa le maréchal de la Mothe le 21 novembre 1650, et resta veuve avec trois filles le 24 mars 1657. Elle devint gouvernante de Monseigneur, et mourut en 1709, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. « La maréchale de la Mothe, continue Saint-Simon, étoit cousine germaine du père de Mme  de Louvois ; elle étoit belle… C’étoit la meilleure femme du monde, qui avoit le plus de soin des enfants de France, qui les élevoit avec le plus de dignité et de politesse, qui elle-même en avoit le plus, avec une taille majestueuse et un visage imposant, et qui avec tout cela n’eut jamais le sens commun et ne sut de sa vie ce qu’elle disoit ; mais la routine, le grand usage du monde la soutint. » Voyez aussi la Société française, par M. Cousin, tome I, p. 82 et 83.
  2. 9. Charles III, duc de Créquy en 1653, frère aîné du maréchal et du comte de Canaples, ambassadeur extraordinaire à Rome, puis en Angleterre, mort le 13 février 1687, âgé de soixante-trois ans (voyez la lettre de Bussy du 20 février 1687), avait épousé Armande de Saint-Celais, fille puînée et héritière de Giles, seigneur de Lansac, marquis de Balon, qui mourut le 11 août 1709. « Mme  de Maintenon essaya inutilement de le déterminer (le Roi) en faveur de Mme  la duchesse de Créquy, dame d’honneur de la feue Reine ; elle n’en tira que cette réponse : « Ah ! Madame, changeons au moins de sotte. » (Souvenirs de Mme  de Caylus, tome LXVI, p. 419 et 420.) « La duchesse de Créquy, dit Saint-Simon (tome VII p. 338), ne survécut pas longtemps le duc de la Trémoille son gendre, si connue par sa beauté, par sa vertu, par la fameuse affaire des Corses de la garde du pape qui tirèrent sur elle et sur M. de Créquy, ambassadeur à Rome, et pour avoir été dame d’honneur de la Reine. On disoit d’elle que son mari la montoit à la cour tous les matins comme une horloge. Elle succéda à la duchesse de Richelieu, que Mme  de Maintenon fit passer par confiance à Madame la Dauphine, à son mariage, et Mme  de Créquy fut dame d’honneur jusqu’à la mort de la Reine. Depuis qu’elle fut veuve, elle alla rarement à la cour, et mena une vie très-pieuse et très-retirée. C’étoit une femme d’une grande douceur, et qui conserva toujours beaucoup de considération. »