1684 parlez de moi à ceux qui sont auprès de vous, et qui s’en souviennent. Allez à Livry, et si vous y pensez à moi, comme vous me le dites en vers et en prose, croyez qu’il n’y a point de moment où je ne pense à vous, avec une tendresse vive et sensible qui durera autant que moi.
Je pars, ma bonne, pour les Rochers : je ne puis monter en carrosse, sans vous dire encore un petit adieu. J’ai dîné, comme vous savez, avec ce saint prélat : sa sainteté et sa vigilance pastorale[1] est une chose qui ne se peut comprendre ; c’est un homme de quatre-vingt-sept ans, qui n’est plus soutenu dans les fatigues continuelles qu’il prend que par l’amour de Dieu et du prochain[2]. J’ai causé une heure en particulier avec lui ; j’ai trouvé dans sa conversation toute la vivacité de l’esprit de ses frères ; c’est un prodige, je suis ravie de l’avoir vu de mes yeux[3]. J’ai été toute l’après-dînée au Roncerai[4] et à la Visitation. Mademoiselle d’Alerac, votre demoiselle de Sennac a fait la malade et ne m’a pas voulu voir. Ces bonnes Vesins, d’Assé et Varennes ne m’ont point quittée, et m’ont fait une grande collation ; et les revoilà
- ↑ 18. « …avec le saint prélat ; sa sainteté jointe à sa vigilance pastorale, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 19. Ce saint évêque mourut le 8 juin 1692, âgé de quatre-vingt-quinze ans, après quarante ans d’une résidence non interrompue. On avait dit de lui que, loin de retrancher des fêtes du calendrier, il en ajouterait une. (Note de l’édition de 1818.)
- ↑ 20. « C’est un prodige que je suis ravie d’avoir vu de mes yeux. » (Édition de 1754.)
- ↑ 21. Notre-Dame de Roncerai, abbaye de bénédictines. On n’y admettait que des filles nobles. — Dans l’édition de 1754 : « Je fus hier toute l’après-dînée au Roncerai et à la Visitation. Ces bonnes Vesins, d’Assé et Varennes ne me quittèrent point et me donnèrent une grande collation, »
