Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/324

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1684 me mande qu’il est au désespoir de ne m’avoir point montré sa harangue, comme l’année passée. Je lui écris que je le prie de vous la montrer, et que par un côté[1] vous en êtes plus digne que moi : suivez cela, c’est un plaisir que vous lui ferez.[2] Hélas ! mon enfant, que n’ouvriez-vous notre lettre à M. de Grignan ? Mon fils l’a commencée tout de suite après vous avoir écrit ; je vins ensuite, en fort bonne santé ; nous lui disions beaucoup d’amitiés, et nous lui en parlions[3] encore davantage. Je suis ravie que vous aimiez mon portrait ; mettez-le donc en son jour, et regardez quelquefois une mère qui vous adore, c’est-à-dire, qui vous aime infiniment et au-dessus de toutes les paroles. Je plains le chevalier, et l’embrasse ; je lui recommande sa santé et la vôtre. Les tableaux du bien Bon ne sont pas toujours à leur place ; ils parent la chambre. Il vous mande que s’il y a de la fumée, vous ouvriez de deux doigts seulement la fenêtre près de la porte, comme il faisoit ; sans cela vous serez incommodés.

Bonjour, mon marquis. Belle d’Alerac, recevez toutes nos amitiés. Vous avez fait très-sagement de ne pas empêcher Gauthier[4] d’entrer chez Bagnols : on se corrige quelquefois. Mme  de Marbeuf est arrivée ; elle est tout à fait bonne femme ; mais, ma bonne, ne croyez pas que je ne m’en passasse fort bien. La liberté m’est plus agréable que cette sorte de compagnie[5] : je la mettrai

  1. 35. « Je le prie de vous la montrer, et je lui dis que par un côté, etc. » (Édition de 1754)
  2. 36. Tout ce qui suit cette phrase, jusqu’à : « Madame de Marbeuf, etc. », n’est pas dans le texte de 1754.
  3. 37. Parlionsest le texte de l’édition de 1818, la première qui ait donné cette partie de la lettre. Faut-il lire portions ? gardions ?
  4. 38. Sans doute quelque domestique.
  5. 39. « Que sa compagnie. » (Édition de 1754.)