Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/368

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1685

j’ai pour vous et pour tout ce qui vous touche à dix lieues à la ronde. Parlez-moi un peu de votre santé, mais bien véritablement, et de vos affaires. N’avons-nous plus d’amants[1] ? Il nous revient beaucoup de temps et de papier, puisque nous ne parlerons plus de cette pauvre jambe.

La Marbeuf est transportée d’une lettre que vous lui avez écrite ; elle m’adore si fort que j’en suis honteuse ; elle veut vous envoyer deux poulardes avec mes quatre ; je l’en gronde, elle le veut ; vous en donnerez à M. du Plessis, et vous direz à Corbinelli d’en venir manger avec vous, comme vous avez déjà fait, car que ne faites-vous point d’obligeant et d’honnête ? Ma bonne, je finis ; j’attends vendredi vos deux lettres à la fois ; et je suis sûre de vous aimer de tout mon cœur.

La[2] princesse vient de partir d’ici ; dès que mon fils, qui est encore mal avec elle[3]a été à Rennes, elle a couru ici d’une bonne amitié. Le bien Bon vous est tout acquis, et moi à votre époux et à ce qui est avec vous.


  1. 15. C’est-à-dire de prétendants à la main de Mlle d’Alerac. — L’autographe porte « N’avons plus d’amants. »
  2. 16. Ce dernier alinéa est ainsi conçu dans l’édition de 1754 : « Dès que la princesse a su que mon fils, qui est encore mal avec elle, étoit parti pour Rennes, elle est courue ici d’une bonne amitié. Adieu, ma très-aimable : vous savez avec quelle tendresse je vous embrasse. »
  3. 17. Voyez ci-dessus, p. 314, la lettre du 15 novembre 1684.