Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/428

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de madame de sévigné.

Je reviens à la passade[1], pour vous dire encore une fois que vous ne soyez point en peine de ma jambe, ni de ma santé. Il vaut mieux que j’aie eu des inquiétudes que les capucins ; leurs railleries ont dû vous rassurer. Ils ne m’avoient point dit que leurs lavages étoient pour faire transpirer ; j’en fus étonnée et incommodée ; ils en étoient ravis : cela est passé, et me revoilà simplement avec un linge trempé dans du sang de lièvre couru, pour redonner la force et toute la perfection. Cela est sec maintenant, et n’est point incommode ; j’ai demandé pardon aux pères ; nous avons badiné, et nous sommes fort bien ensemble. Adieu, la plus aimable de toutes les filles et de toutes les femmes.


1685

969. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Deux mois après que j’eus écrit cette lettre à Mme de Grignan (no 962, p. 390), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
Aux Rochers, ce 22e juillet 1685.

Croiriez-vous bien, mon cousin, que je n’ai reçu que depuis quatre jours le livre de notre généalogie, que vous me faites l’honneur de me dédier par une lettre[2] trop aimable et trop obligeante ? Il faudroit être parfaite, c’est-à-dire n’avoir point d’amour-propre, pour n’être

  1. 14. Sur mes pas : c’est ici un terme de manège, et Mme de Sévigné devait s’être familiarisée avec ce langage ; elle montait à cheval et courait le cerf dans sa jeunesse  : voyez les Mémoires de Mademoiselle, tome III, p. 239, et notre tome II, p. 347.
  2. Lettre 969.— 1. « Par une épître. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) — Voyez ci-dessus, p. 391.