Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/431

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des gardes[1], mais seulement capitaine aux gardes. Cette différence est grande et peut faire tort aux vérités.

Le bon abbé s’est trouvé fort honorablement dans notre généalogie[2] : il en est bien content, et vous assure de ses très-humbles services.

Quand je serai à Paris, nous vous écrirons, Corbinelli et moi. Adieu, mon cher cousin : ayez bon courage. J’ai peur que vous ne soyez abattu ; mais je vous fais tort, et je vous ai vu soutenir de si grands malheurs, que je ne dois pas douter de vos forces.


1685

970. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, dimanche 22e juillet.

Il est vrai qu’après vous avoir dit vingt fois : « Je suis guérie, » et m’être servie un peu légèrement de tous les termes les plus forts pour vous persuader ce que je croyois moi-même une vérité, vous êtes en droit de vous moquer de tous mes discours : je m’en moquerois la première, aussi bien que de mon infidélité, qui me faisoit toujours approuver les derniers remèdes, et maudire ceux que je quittois, sans qu’enfin, enfin, enfin, comme vous dites du mariage de M. de Polignac, il faut que toutes choses prennent fin, et que selon toutes les apparences cet honneur soit réservé aux remèdes doux de la princesse, et de la femme parfaitement habile qui me vient panser tous les jours. Jusqu’à ce petit médecin qui

  1. 8. C’est-à-dire capitaine des gardes du corps, tandis que capitaine aux gardes se disait d’un capitaine du régiment des gardes françaises.
  2. 9. Voyez tome I, p. 325.