Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/459

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1685 complaisance[1], dont M. de Coulanges s’aperçoit tous les jours ; nous nous promenons matin et soir ; il me conte mille choses amusantes[2]. Je souhaite que vous n’ayez parlé qu’à moi des petites trotteuses que vous ne daignâtes regarder ; vous aviez beaucoup de raison, mais l’orgueil ne sait point se faire justice. Je suis fort aise que vous ne me disiez rien de la santé de M. de Grignan : il me semble que c’est bon signe. Je vous baise et vous embrasse très-chèrement et très-tendrement, ma très-aimable bonne.


d’emmanuel de coulanges.

Me voici encore ici ; si je suivois mon inclination, il s’en faudroit bien que je partisse demain[3], pour m’en aller dans le sabbat des états ; mais cependant je partirai, parce que je les crois sur le point de finir, et qu’il faut que je m’en retourne par la voie par laquelle je suis venu[4]. Eh bien ! vous avez bien fait des vôtres à Marly avec toutes ces pistoles jetées par terre[5] ? Je suis assuré que cette aventure me seroit revenue, si j’avois été à Versailles, et qu’on m’auroit bien dit que vous étiez si transportée de vous voir en si bonne compagnie[6], que vous ne saviez ce que vous faisiez. Ma belle Madame, laissez dire les méchantes langues, et allez toujours

  1. 25. « D’une bonté et d’une complaisance. » (Édition de 1754.)
  2. 26. La suite de l’alinéa manque dans l’édition de 1754, qui donne seulement : « Je vous embrasse très-tendrement. » Elle n’a pas non plus les premiers mots de l’apostille de Coulanges : « Me voici encore ici. »
  3. 27. « Que je ne partisse demain. » (Édition de 1754.)
  4. 28. « Je partirai cependant, parce que… par la voie que j’ai prise en venant. » (Ibidem.)
  5. 29. « Eh bien ! Madame, vous avez donc fait des vôtres à Marly, avec tout cet or jeté par terre ? » (Ibidem.)
  6. 30. « En si bon lieu. » (Ibidem.)