Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/470

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1685 dites que vous y voulez ajouter est trop obligeant, mais rien ne vous presse. J’ai envoyé le même livre à Mme de Holstein, par un gentilhomme son correspondant qui est à l’ambassadeur de Venise.

J’ai trouvé, en arrivant, la place de grand maître de l’artillerie vide par la mort du duc du Lude[1]. Cela doit toujours effrayer les contemporains ; et peu après, comme vous savez, elle a été remplie par votre neveu d’Humières[2], avec les agréments que va vous conter notre ami.


de corbinelli.

Les concurrents s’étoient échauffés et travailloient avec une application incroyable à fortifier leurs espérances. Le maréchal de Créquy s’enveloppoit tous les jours de son mérite et de son alliance avec le ministre[3]. Le duc

  1. 7. Voyez le Journal de Dangeau et la note de Saint-Simon, à la date du 30 août 1685 ; et sur le testament du duc du Lude, le même Journal, au 31 août.
  2. 8. « M. le maréchal d’Humières revint de Londres à Chambord. Après avoir rendu compte au Roi de son voyage, il pria Sa Majesté de songer à lui pour la charge de grand maître. Sa Majesté lui dit qu’il y avoit quatre cent mille francs à donner ; le maréchal répondit qu’il les donneroit de bon cœur ; le Roi lui répondit : « J’y penserai, » et un quart d’heure après il le fit rappeler et lui dit qu’il lui donnoit la charge, qu’il la lui avoit destinée dès que le duc du Lude mourut, et que pour lui faciliter les moyens de trouver de l’argent, il lui accordoit un brevet de retenue de cent mille écus. » (Journal de Dangeau, 16 septembre 1685.) — Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « par votre cousin d’Humières, avec les agréments que vous va conter notre Corbinelli. » Dans notre manuscrit, les derniers mots : « que va vous conter, etc., » ont été biffés d’une autre main que celle de Bussy, et l’on a remplacé les agréments par mille agréments.
  3. 9. Francois-Joseph de Créquy, fils du maréchal, avait épousé, le 4 février 1683, Anne-Charlotte d’Aumont, fille du duc d’Aumont et de Madeleine Fare le Tellier. Cette dernière était sœur du marquis de Louvois. (Note de l’édition de 1818.)