Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/491

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dinaires ou que j’eusse reçu de ses lettres. À propos, n’oubliez pas de lui dire que je passe ma vie à admirer celles de Cicéron, tant les familières que celles à Atticus. Je me promets d’attirer dans le même goût Mme de Sévigné, et de lui faire porter quelque envie (j’entends à Cicéron) de la conformité que ce grand orateur peut avoir avec elle sur le genre épistolaire.


986. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN[1].

Deux mois après que j’eus écrit cette lettre (no 984, p. 482), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 12e février 1686.

Il faut que je vous fasse une petite amitié, mon cher cousin, que je n’irai pas chercher bien loin, en ayant la source dans mon sang. Après cet avant-propos, je vous dirai sur la conversation que j’ai eue avec le P. Rapin, touchant vos affaires de la cour, qu’il me semble que Monsieur votre fils doit tâcher de faire, par ses sollicitations, ce que vous demandez au P. Rapin, qu’il feroit auprès du P. de la Chaise fort lentement et peut-être fort inutilement. Il faut qu’il fasse des amis[2], qu’il soit honnête, poli, obligeant, et civil sans bassesse, mais avec l’air d’un homme malheureux qui a besoin du secours des amis et des ennemis même de son père. Il y a une certaine conduite en l’état où il est, qui seroit admirable,

  1. Lettre 986. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, cette lettre ne va que jusqu’à la sixième ligne, et s’arrête après les mots : « doit tâcher de faire, par… » Des feuillets ont été arrachés, ce qui fait que la lettre suivante manque aussi.
  2. 2. Bussy avait d’abord écrit ennemis, qu’il a corrigé en amis.