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1680

847. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN ET À MADAME DE COLIGNY.

Trois semaines après que j’eus écrit cette lettre (no 841, p. 19), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
Aux Rochers, ce 28e août 1680.

Je vous attendois à la remise[1], et en effet, mon cher cousin, vous avez battu bien du pays. Je ne saurois m’accoutumer à entendre que c’est tout de bon que Mme de Bussy et son beau chanoine[2] fassent estimer[3] et vendre le bien de Manicamp ; cette conduite ne plaira guère à l’autre chanoine[4]. Je vois bien par cette conduite qu’il n’y a qu’à se mettre les choses bien dans la tête pour y réussir.

J’ai une grande joie que ce pauvre petit Coligny se porte bien, et que vous soyez enfin en repos dans votre château à philosopher et à moraliser utilement[5] ; car on ne peut point penser comme vous faites, sans être bien armé et bien fortifié contre les cruelles opiniâtretés de la

  1. Lettre 847. — 1. Ce terme de chasse se trouve déjà au tome VI, p. 100, où, au lieu de « 28 août, » on a imprimé, par erreur, dans la note 39, d’après l’édition de 1818, « 28 septembre. »
  2. 2. Marie-Thérèse de Rabutin était chanoinesse de l’abbaye de Remiremont avant d’épouser le marquis de Montataire.
  3. 3. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « Je ne puis m’accoutumer à entendre dire que c’est tout de bon que Mme de Bussy et son beau chanoine fasse estimer, etc. » À la phrase suivante : « Il n’est que de se mettre les choses dans la tête, etc. »
  4. 4. Françoise de Longueval, chanoinesse de Remiremont, l’une des sœurs du marquis de Manicamp. Voyez tome III, p. 176, note 6, et tome VI, p. 517, note 7.
  5. 5. « Très-utilement. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Trois lignes plus loin, dans ce même manuscrit, mauvaise est omis devant fortune ; seize lignes après, il donne : « Rien n’amuse, » pour « Rien n’occupe ; » et à la fin de l’alinéa : « la bonne compagnie et la bonne réception. »