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J’ai[1] reçu la réponse de mon cousin de Toulongeon ; son épouse est très-aimable, et vous avez fait à Autun une fort jolie société. Ma fille veut que je vous dise bien des amitiés pour elle. Elle est toujours la belle Madelonne, et votre très-humble servante et de ma nièce : elle a le même sentiment que nous des jolis vers que nous lui avons montrés.


de corbinelli.

J’oubliai de vous mander, Monsieur, que Mme de Grignan avoit lu ce que vous écriviez à Mme de Créancé, et ce que Mme de Coligny vous répondit pour elle, c’est-à-dire admiré ; car ce ne sont pas deux choses pour ceux qui lisent ce que vous écrivez tous deux. Je dis la même chose de votre lettre à Furetière, et je pense que ce seroit gâter vos louanges que de les entreprendre en détail. C’est la faute que l’on fait sur celles du Roi ; on n’en voit plus que de triviales, c’est-à-dire, au moins, qui sont usées : ce sont les mêmes superlatifs répétés depuis qu’il règne, et redits dans les mêmes termes ; c’est toujours le plus grand monarque du monde, et un héros passant tous les héros passés, présents et futurs[2]. Tout cela est vrai, mais ne sauroit-on varier les expressions ? Horace et Virgile n’ont-ils point loué Auguste sans redire les mêmes choses[3], les mêmes pensées et les mêmes

  1. 7. Cet alinéa qui termine la lettre de Mme de Sévigné ne se lit que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, où il a été biffé.
  2. 8. Voiture avait dit à Mazarin :

    Prélat passant tous les prélats passés
    Et les présents…

    Voyez tome VI, p. 102, fin de la note 11.

  3. 9. « Sans recommencer les mêmes choses. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)