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1680

848. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce dimanche 1er septembre.
de madame de sévigné.

Vous[1] avez soin de votre santé, ma belle : c’est assez pour me donner du repos. Je remercie Montgobert de l’attention qu’elle a de m’en dire des nouvelles ; elle me témoigne de l’amitié par cette exactitude, et elle paroît bien persuadée de la tendresse que j’ai pour vous. Son commerce me plaît, et m’est entièrement nécessaire ; elle gagneroit beaucoup que vous vissiez ce qu’elle me dit si naturellement, et encore plus, si vous saviez comme moi dans quelles inquiétudes elle étoit de votre maladie de l’année passée : Dieu tournera tout cela comme il lui plaira dans votre esprit. Je trouve que vous êtes bien obligée à Mme de Vaudemont de son souvenir tendre et appliqué ; mais il faut avoir autant de foi qu’elle en a, pour se disposer, ainsi qu’elle a fait, à vous faire recevoir cette bénédiction : cela me paroît comme la poudre de sympathie[2] : elle a traité son âme, et c’est vous qui devez être guérie ; si elle avoit fait un sacrilége, vous en seriez plus


    à Bussy, du 1er septembre, et omettent, nous ne savons pourquoi, la réponse de Bussy à Corbinelli, datée du 4 du même mois. Il nous a paru que ni la lettre ni la réponse, assez insignifiantes l’une et l’autre, n’étaient à leur place dans la correspondance de Mme de Sévigné ; elles ne renferment rien qui la concerne, ni elle ni les siens.

  1. Lettre 848. — 1. Tout ce premier alinéa est donné pour la première fois dans l’édition de 1754. La lettre commence ainsi dans celle de 1737 : « Mon fils a réjoui toute cette maison. M. du Plessis… jouent fort souvent à l’hombre avec lui. »
  2. 2. Voyez plus loin la lettre du 28 janvier 1685, et dans le Corneille de M. Marty-Laveaux, tome IV, p. 204, la note relative au vers 1182 du Menteur.