Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/70

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1680 augmenté : c’est la seule place où l’on peut rétablir ses affaires en mangeant aussi bien que le Roi. Je ne vous parlerai point du tout de M. de Vendôme ; il viendra ou ne viendra pas : vous m’apprendrez ce que la destinée a réglé là-dessus.

Il me semble que vous ne vous attendiez pas au souvenir de cette belle reine de Portugal[1] ; ce n’est pas du moins le vôtre qui l’a réveillée[2]. Corbinelli m’a mande la joie qu’il avoit eue de recevoir une lettre de vous, à l’occasion de cette Majesté. Vous l’assurez, dit-il, que malgré vos silences, votre père commun[3], et votre mère, j’ai pensé dire peu commune, font une liaison entre vous et lui : il est ravi que la reine de Portugal lui ait attiré l’honneur de votre souvenir. Il nous écrit ici des lettres trop plaisantes. Il est content de mon fils, parce qu’il est entré dans son affaire : il nous en conte les suites d’une fort plaisante manière. M. de Montespan est devenu son protecteur; il ne parle que de mettre deux mille pistoles de dédit pour celui qui se révoltera contre les arbitres, et de cent mille francs pour pousser l’affaire, s’il la faut plaider : voilà un style qui nous est inconnu, et qui se ressent beaucoup de cet air de la Garonne. Il y a deux arbitres d’épée, Montespan et Montluc[4], et deux de robe,

  1. 7. Marie-Élisabeth-Françoise, fille puînée de Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours, reine (femme du régent) de Portugal. (Note de Perrin). Voyez au tome VI, p. 145, la seconde partie de la note 30.
  2. 8. Telle est la leçon de l’édition de 1754, notre seule source pour cette lettre. Ne serait-ce pas plutôt réveillé?
  3. 9. Descartes.
  4. 10. Heuri d’Escoubleau, comte de Montluc (ce titre lui venait de sa mère), frère puîné du marquis d’Alluye (voyez tome III, p. 54, et tome VI, p. 220, note 34), et aîné du chevalier de Sourdis (voyez la lettre du 3 décembre 1688). Il épousa Marguerite le Lièvre, fille de Thomas, marquis le la Grange, premier président au grand con-