Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


assez bien de moi, à ce qu’elle me dit. Pour moi, je suis ravi d’être avec elle, et cette joie toute seule suffiroit pour me rafraîchir le sang. Adieu, ma belle petite sœur : il entre un gros monsieur de Vitré, qui fait que je vous quitte à la hâte, pour recevoir bien sérieusement son ennuyeuse visite.


de madame de sévigné.

Je salue en tout respect, et pourtant avec beaucoup de tendresse, Monsieur l’Archevêque[1] ; Dieu vous le conserve ! écoutez-le bien pendant que vous l’avez. Mlles de Grignan ne seront point oubliées, ni la belle Paulinette, ni mon cher petit marquis. Ah ! justement, il faut l’abbé de Lannion[2] à la place de Monsieur de Pamiers : n’en êtes-vous pas contente ?


852. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce mercredi 11e septembre.

Je n’eusse jamais cru, ma chère fille, qu’une lettre qui m’apprend que vous viendrez cet hiver à Paris, et que je vous y verrai, me pût faire pleurer ; c’est pourtant l’effet

  1. 15. L’archevêque d’Arles.
  2. 16. Sans doute le frère puîné de ce comte de Lannion dont il est question dans la note 2 de la page 338 du tome II. Il fut mis à la Bastille en 1686. Voyez ce que Dangeau dit de ses extravagances, de ses mauvais discours sur la religion et sur la politique, tome VI, p. 121. — La Gazette du 14 septembre annonce que ce fut l’évêque de Lombez (dom Côme, voyez plus loin, p. 70, note 18) que le Roi nomma à l’évêché de Pamiers, l’avant-veille du jour où Mme de Sévigné écrivait cette lettre.