Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/98

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1680 J’espère que nous arriverons tous à Paris, où nous parlerons de toutes chose[1]. Mettez-vous seulement en état de marcher sans incommodité : voilà ce que vous devez faire avec plus de soin qu’à l’ordinaire. Je ne sais quand on dansera ce ballet[2] ; vraiment ce sera une belle pièce ; vous croyez bien que, pour moi, je dirai : « Ce n’est pas là un ballet comme celui où dansoit ma fille[3] ; il y avoit telle et telle : elle y faisoit un petit pas admirable sur le bord du théâtre, » et là-dessus je conterai tout le ballet ; mais vous-même, ma fille, je crois que sans radoterie vous pourrez dire qu’il ne fait point souyenir du vôtre, et qu’il y avoit quatre personnes avec feu Madame, que les siècles entiers[4] auront peine à remplacer, et pour la beauté, et pour la belle jeunesse, et pour la danse : ah ! quelles bergères et quelles amazones ! Il me semble que tout le monde s’excuse de ce ballet : la duchesse de Sully soutiendra l’honneur de la danse, mais non de la cadence ; il y a eu bien des affaires dans sa famille ; Mme  de Verneuil parloit du baptistaire[5]

    le texte de 1737, qui donne au commencement de ce membre de phrase : « et il faut… »

  1. 11. Les mots : « où nous parlerons, etc., » ne sont pas non plus dans l’impression de 1737.
  2. 12. Le ballet du Triomphe de l’Amour de Quinault fut représenté à Saint-Germain, devant le Roi, le 21 janvier 1681 ; il le fut ensuite à Paris le 10 mai suivant. C’est le premier ballet dans lequel des danseuses aient été introduites sur le théâtre de l’Opéra ; ces rôles étaient auparavant remplis par des hommes, suivant l’usage de l’Italie. (Note de l’édition de 1818.)
  3. 13. Sur le ballet royal des Arts, dans lequel Mlle  de Sévigné avait dansé en 1663, voyez la Notice, p. 94 et suivantes, où il faut aux noms des amazones joindre celui de Mlle  de la Vallière, qui figura dans la septième entrée aussi bien que dans la première.
  4. 14. « Des siècles. » (Édition de 1754.)
  5. 15. De l’extrait baptistaire, de l’âge de sa belle-fille, Mme  de Sully, qui avait alors trente-cinq ans. Mme  de Verneuil en avait cinquante-huit, et quoique Mme  de Sévigné dise d’elle en 1672