Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/109

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appliquée à votre pauvre maman elles ne sont point accoutumées, les mamans, à ces aimables douceurs; je doute aussi que jamais on ait aimé sa fille de la manière dont je vous aime; quoi qu’il en soit, vous me rendez trop heureuse, et je dois bien souffrir tous les malheurs qui sont attachés à ces sortes de tendresses si sensibles. Mme la duchesse de Chaulnes a des soins de moi dont vous seriez surprise; elle vous fait mille amitiés, et vous nomme à tout moment Ja belle Comtesse se trouve naturellement dans ce qu’elle me dit, soit en promettant, en espérant, en menaçant 24 enfin ce nom est toujours avec nous. M. de Chaulnes m’écrit vos chagrins sur les nuages qui vous paroissoientle lendemain de notre départ il a besoin lui-même que le temps s’éclaircisse. S’il faisoit fort beau et que Monsieur le chevalier, toujours trop obligeant, voulût donner un cheval à M. du Plessis [1] pour aller un moment à Livry, voir comme se fait une réparation qui doit être faite il me semble ma bonne, que cela seroit assez bien, à moins que vous n’y alliez bientôt vous-même. Adieu, chère bonne: je vous recommande toutes mes pauvres petites affaires. Je suis inquiète des fièvres que je crains que vous ne preniez à Versailles on mande ici que tout en est plein. Dieu vous conserve, ma chère bonne! J’embrasse le marquis[2] ; un souvenir à M. et à Mme de Coulanges; s’ils ont envie de savoir de mes nouvelles, ils n’ignorent pas où il faut en demander. Je sais que Mme de Coulanges va s’établir à

  1. 25. Le gouverneur du marquis de Grignan. Voyez tome VII, p. 304, note 8.
  2. 26. Le marquis de Grignan.