Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/121

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selon notre arrangement ; j’y veux embrasser Mme de la Fayette et Mme de Lavardin, et puis aller avec ma chère fille à Livry, respirer, me promener en long, faire un peu d’exercice c’est là ce qui me fera valoir et profiter tous mes remèdes ; toute autre vie me feroit beaucoup de mal. Si vous revenez à Paris, ma très-chère, pour me recevoir, vous pouvez penser que j’en serai ravie ; mais évitez la fatigue de venir loin au-devant de nous ; il s’agit seulement de se retrouver pour passer ensemble tout le temps qu’il plaira à Dieu. Je n’ose appuyer sur les arrangements qui me plaisent, de peur que la Providence ne soit pas de même avis. Il semble cependant qu’il y a des choses qui tout naturellement doivent aller leur chemin. J’espère que mon ami Corbinelli viendra nous voir à Livry ; nous jouirons de ces derniers moments, jusqu’à ce qu’on nous en chasse par les épaules[1].

Croyez-vous que je sois fatiguée de vous avoir écrit ? Au contraire, j’en suis soulagée, j’en suis charmée. Je vous demande bien des amitiés pour Monsieur le chevalier ; plût à Dieu qu’il se portât aussi bien que moi ! Mme de Chaulnes prend ses mesures dès ici pour s’en aller à Chaulnes [2] trois jours après son arrivée : c’est un besoin qu’inspire la vie qu’on fait ici ; chacun veut s’en reposer à la campagne. Mme de Nangis est allée à un château de son mari, à neuf lieues d’ici.

Vous parlez des bains de Vichy ; ce n’est rien, il n’y en a point : ceux-ci sont admirables, et pour les néphrétiques, et pour mille autres maux. Je suis parfai-


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  1. 5. L’abbaye de Livry étoit vacante depuis le 23 août 1687 (ou plutôt depuis te 20 voyez ci-dessus, p. 88, note 1), par la mort de l’abbé de Coulanges, oncle de Mme de Sévigné.([Note de Perrin) —— Voyez la Notice, p. 372 et 273.
  2. .6 Chaulnes est près de Péronne voyez la lettre du 17 avril 1689,