Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/139

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Je ne sais, Madame, si je vous ai mandé que je serois présentement à la cour et à Paris sans une fluxion ; et quoique j’en sois guéri, la saison, fort contraire aux sexagénaires[1] convalescents, m’empêche de me mettre en campagne avant le mois d’avril. Il faut vivre, ma chère cousine; c’est la première et la plus importante affaire qu’on ait au monde[2] cela s’entend après le salut. Puisque vous ne dites rien de la cour, je m’en vais vous en parler; je vous promets aussi de ne pas trouver mauvais que vous m'appreniez ce qui se passe à Autun. Vous remarquerez donc que la scène est à Fontainebleau On me mande que Mme de Maintenon,, qui ne rend aucune visite est allé voir le chancelier[3], qui lui a rendu la sienne. Cela fait raisonner le courtisan.

Mme de Montchevreuil[4] ayant trouvé dans la chambre



1687 7

  1. 4. Bussy était dans sa soixante-dixième année; il était né en avril 1618.
  2. 5. Dans l’édition de 1697 et les suivantes, la première et la plus importante affaire qu’on ait en ce monde est d’y rester. »
  3. 6. Louis Boucherat, chancelier de France depuis le jour de la Toussaint 1685.
  4. 7. Elle était gouvernante des filles d’honneur de la Dauphine. Voyez tome VI, p. 171, note 13, et p. 241 note 14- Le Roi prit au mot Mme de Montechevreuil, et lui permit de quitter sa charge. Dangeau, à la date du 15 octobre 1687, ajoute ce qui suit « On a malheureusement trouvé un mauvais livre derrière le lit de Mlle de Montmorency ; elle a avoué que Monsieur le Duc le lui avoit donné, mais elle prétend qu’il lui a donné pour une de ses compagnes, qui le nie. La chambre (des filles d' honneur) est dans une grande désolation ; le Roi a déclaré qu’il ne s’en vouloit plus mêler. Madame la Dauphine fait des merveilles, et quoiqu’elle crût n’avoir point sujet de se louer de ses demoiselles, elle leur a promis sa protection, si elles faisoient mieux à l’avenir. » Madame la Dauphine déclara le lendemain « qu’elle ne reprendrait plus de nouvelles filles, mais qu’elle tâcheroit à établir celles qui demeurent. » (Journal de Dangeau, au 26 octobre 1687.) Le 17 janvier suivant, le Roi renvoya toutes les filles d’honneur : voyez encore à cette date le Journal de Dangeau. Claude-Albertine-Rosalie de Montmorency, fille de Guillanme-Fran-