Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/15

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bonnes gràces. Monsieur le Duc, à présent Monsieur le Prince, a pris toute sa maison, et a augmenté toutes les récompenses. Il paroît affligé au dernier point. Enfin tout le monde a fait son devoir.

Mais ce qui remplace ce malheur, et qui comble de joie, c’est la parfaite santé du Roi, dont on ne peut assez remercier Dieu, et dont l’allégresse publique persuade la sincérité de la douleur qu’on avoit eue de ses maux[1].

Si vous nous voulez envoyer la lettre que vous avez écrite au Roi, vous nous ferez plaisir.


1687

1009. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le lendemain du jour que j’eus reçu cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Chaseu, ce 18e janvier 1687.

Ça, Madame, continuons notre commerce, puisque le charme est levé de part et d’autre : pour moi, je me presse de vous écrire pour assurer la crise. Mais avant que d’aller plus loin, il faut que je vous dise qu’on n’est jamais mieux entré que vous dans les figures qu’on vous présente ; et qu’on n’a jamais mieux répondu que vous faites sur le même ton qu’on vous a parlé.

Après cela je commencerai par vous rendre mille grâces des souhaits que vous faites que je sois plus heureux cette année que les autres. Votre nièce dit que cela peut arriver sans que cela coûte beaucoup à la fortune.

  1. 6. Le Mercure a consacré un numéro tout entier (mars 1687, 2ème partie) à rendre compte des actions de grâces et réjouissances célébrées en tous lieux pour le rétablissement de la santé du Roi, après l’opération de la fistule : voyez tome VII, p. 534.