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dame, ce qui me confirme dans ces sentiments ? C’est le second livre de la Vérité de la religion[1]. Nous le lisons à présent ma fille et moi, et nous trouvons qu’il n’y a que ce livre-là à lire au monde. Adieu, ma chère cousine, je vous aime de tout mon cœur.

A CORBINELLI.

JE suis très-aise, Monsieur, que vous approuviez mes sentiments touchant la Providence ; car j’aime à penser comme vous, et surtout en fait de religion. Je suis de votre avis sur votre paradoxe 7. Voyez la lettre précédente, p.159., et c’est ce qui aide fort à me consoler de la différence extérieure qu’il y a du Roi à moi8. [2] , ne doutant pas que je n’aie le cœur moins agité que lui.

J’ai bien envie de voir votre version d’Isocrate et de Démosthène. Vous croyez que les anciens et les modernes ont bien et mal pensé ; je le crois comme vous, mais je crois les modernes au-dessus des anciens [3]

  1. 6. Voyez plus haut, p. 33, note 12. Ce second livre, ou, comme il est dit plus loin (p. 166 et p. 168), ce second tome, qui est divisé, comme le premier, en quatre sections, est intitulé Seconde partie, où l’on établit la religion chrétienne par ses propres caractères. »
  2. Une autre main a ajouté deux mots dans l’Interligne qu’il y a, par exemple, du Roi à moi.
  3. 9. La querelle des anciens et des modernes était engagée. C’était le 27 janvier 1687 que Charles Perrault avait lu son petit poëme : le Siècle de Louis le Grand, devant l’Académie assemblée pour célébrer la convalescence du Roi et Boileau, pour répondre à ces vers « contre Homère et contre Virgile, » avait composé, la même année, les épigrammes Clio vint l’autre jour se plaindre au dieu des vers, etc., et J’ai traité de Topinainboux, etc. Voyez Rigault, Histoire de la Querelle des anciens et des modernes, chapitre x. Le dernier membre de phrase : « mais je crois, etc.” a été biffé dans le manuscrit.