Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/183

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Vous avez su que le jeune Villars, fils d'Orondate[1], revenu d’Allemagne où il a fort bien fait, soit pour sa réputation dans la guerre d’Allemagne, soit pour les négociations dont il s’est fort bien acquitté, a eu l’agrément pour la charge de commissaire général de votre défunte cavalerie. Il en donne cinquante mille écus au marquis de Montrevel. Il vend son régiment trente mille écus à Blanchefort[2]. Ainsi voilà un homme placé dan une charge dont il s’acquittera fort bien, à la veille d’un guerre qui fait présentement la nouvelle publique[3] On lève des troupes, et on les envoie en Allemagne. Nous voulons commencer sans attendre qu’on nous attaque. Nous sommes chagrins de l’élection de Liège[4], et de n’avoir point emporté celle de Cologne[5]




Mme DE Sévigsé. viii I2

  1. 6. Voyez tome III, p. 197, note 7.
  2. 7. Voyez le Journal de Dangeau, à la date du Ier septembre 1688. Sur Montrevel, voyez tome III, p. 111, note 2, et sur Blanchefort, plus haut, p. 46, note 3.
  3. 8. La guerre qui suivit la ligue d’Augsbourg. Voyez plus bas, p. 185 et 193.
  4. 9. Le baron Jean-Louis d’Elderen, grand doyen de Liège, avai été élu évêque de cette ville contre le gré de la France. Il occupa 1. siège épiscopal de 1688 au 1er février 1694.
  5. 10. Le Roi était parvenu à faire élire le cardinal (Guillaume-Égon] de Furstenberg coadjuteur de l'archevêque de Cologne ; mais le pape ( lui ayant refusé des bulles, il fallut procéder à une nouvelle élection après la mort de l’électeur. Le chapitre élut une seconde fois le cardinal ; le pape persévéra dans son refus ; mais le Roi déclara qu’il soutiendrait l’élection canonique du cardinal, et il fit occuper par ses troupes la ville de Cologne. (Note de l’édition de 1818.) L’archevéque de Cologne fut Joseph-Clément de Bavière, du 20 septembre 1688 au 12 novembre 1723. Il était frère de la Dauphine. C’est lui qui fut sacré par Fénelon en 1707. Voyez l' Histoire des Français, par M. Lavallée, tome III, p. 317. Le pape, qui en est présentement le maître, n’est pas bien disposé pour nous. Ainsi nous voulons être en état de répondre à tout et peut-être même d’attaquer les premiers.