Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

180

a demandé d’où venoit cette diminution il lui a dit que depuis quelque temps Corbinelli se moquoit de lui ; cela n’a paru qu’à lui : voilà qui ressemble bien au malheur de ce pauvre homme. Sa résignation s’accommode fort bien de tout cela : cependant il ne l’a pas quitté ; il lui fit recevoir le saint viatique et l’extrême-onction au retour d’une horrible foiblesse, et lui parla de Dieu divinement et simplement. Sa famille n’y étoit pas M. de Vardes parut content et reconnoissant de ce service important. Il avoit mené deux jours auparavant Mme d’Omelas >[1] » et sa famille dans une maison garnie, où elle vouloit aller ; il l’a vue aujourd’hui : elle pleure, mais sagement. Il a laissé la croix de l’Ordre que le grand maître7[2]lui avoit donnée, à ses héritiers, MM. de Roquelaure et de Foix ; un gros diamant à la duchesse du Lude, parce qu’elle en a pour cinquante mille écus. Je ne sais point le reste. Pour moi, je le regrette, parce qu’il n’y a plus d’homme à la cour bâti sur ce modèle-là. Adieu, aimable ami. ) un excellent évêque, résidant, aumônier, édifiant, instruisant, prêchant ses ouailles, dont il étoit adoré et de tout le pays, et d’ailleurs très-savant et fort éloquent. »

  1. 6. Voyez la lettre du 22 septembre suivant, p. 189 et 190. L’édition de 1778 ne donne que l’initiale « Mme D. Cinq ligues plus loin, elle porte “ de Sude, » pour « du Lude.
  2. . Le duc du Lude, grand maitre de l’artillerie, était mort en 1685, sans postérité ; mais une de ses sœurs, mariée au premier duc de Roquelaure, avait laissé deux enfants : le duc de Roquelaure, ancien marquis de Biran (voyez tomes III, p. 109, note 5, et IV, p. 260, seconde ligne de la note 10), et la femme du duc de Foix (voyez tome II, p. 221, note 4). Ces deux héritiers du grand maître étaient donc son neveu et le mari de sa nièce.