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̃ d’Orange [1], toute prête à mettre à la voile, est digne d’attention. On croit qu’elle menace l’Angleterre [2] Cependant on garde nos côtes on a fait partir les gouverneurs de Bretagne et de Normandie. Tout ceci est fort brouillé; il y a bien des nuages amassés : ce dénouement mérite qu’on ne le perde pas de vue. Adieu, mon cher cousin : je vous écrirai encore avant que de partir, et je vous embrasse tous deux.

DE CORBINELLI.

Le prince d'Orange ni ses alliés ne songent point à faire des entreprises sur nous. Ils ne songent qu'à empécher. [3] celles que nous voudrions faire sur eux, en nous montrant qu'ils ont de quoi se défendre sans vouloir persuader qu'ils veulent attaquer. C'est ce que je soutiens [4]dans les règles de la politique

    arrivèrent le même jour, et investirent Philisbourg d’une manière si imprévue, que M. de Starenberg, qui en était gouverneur, était sorti de la place pour aller à la chasse, et ne put rentrer qu’en traversant le mardis. Voyez les Mémoires pour servir à l’Histoire de M. de Louvois, p. 10 les lettres écrites par ce ministre, le 8 septembre, à Catinat et au commissaire Desnovers ; les Lettres militaires, tome V, p. i et 3; et le Journal de Dangeau, 3 et 5 octcbre 1688. (Note de l’édition, de 1818.)

  1. 9. Guillaume de Nassau, né en 165o, stathouder de Hollande depuis 1672. Il avait épousé Marie, fille de Jacques II, et cette annéelà même (5 novembre 1688), il vint débarquer sur les côtes d’Angleterre et y fut proclamé roi conjointement avec sa femme.
  2. 10. Le comte d’Avaux, ambassadeur de France, alla à l’assemblée des États-Généraux et leur fit des représentations au sujet des grands armements de la Hollande. Il déclara que le Roi était persuadé qu’ils regardaient l’Angleterre, et qu’il considérerait « comme une rupture ouverte le premier acte d’hostilité qui serait fait par leurs troupes ou par leurs vaisseaux contre Sa Majesté Britannique. » {Gazette du 18 septembre.)
  3. 11. Dans l’édition de 1697 : “ II ne songe qu’à l’Angleterre, ou à empêcher, etc. »
  4. 12. Tel est le texte du manuscrit. A soutiens les éditeurs ont substitué souhaite.