Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/216

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son enfant et Saint-Pouanges. Enfin, vous verrez tout cela en détail, dans les lettres que Monsieur le chevalier vous envoie; je ne vous dis tout ceci que pour donner du prix à la mienne*, en vous entretenant de laschose principale, et qui doit vous tenir le plus au cœur après cela, je reviens à votre voyage. Ah la vilaine route Mon pauvre Comte, vous devez en être bien honteux. Je savois bien que cette montagne de la Rochepot ét.oit un précipice caché derrière une petite haie de rien, et le chemin, tout plein de cailloux mais enfin ce chemin, qui est maudit, le voilà passé nous reviendrons par l’autre, si Dieu le veut bien, comme je l’espère. Il nous paroit que vous vous embarquez aujourd’hui sur le Rhône, après avoir fait votre détour à Thézé s. Le temps est bien horrible ici le chevalier est toujours très-incommodé de la foiblesse de ses jambes; il n’a plus de douleurs, et c’est ce qui fait sa tristesse; il a grand besoin de la force de son esprit pour soutenir un état si contraire à ce qu’il appelle son devoir; il ne peut aller à Fontainebleau, où il a mille affaires je suis touchée de le voir comme il est; cependant il n’y paroit pas, son esprit agit et donne ses ordres partout. J’admire que votre santé se puisse conserver au milieu de vos inquiétudes il y a du miracle; tâchez de le continuer, ne vous échauffez point à l’excès par de cruelles nuits, par ne point manger; mais est-on maîtresse de son imagination ? Je suis affiigée que vous soyez amaigrie6; je crains sur cela l’air de Grignan; 4. c A ce que je mande. » (Édition de iy54.)

5. Terre de la maison de Chàteauneuf de Rochebonne. (Note de Perrin, 1784-) Voyez tome IV, p. 319, note 21. La phrase suivante manque dans l’impression de 1737.

6. Ce membre de phrase et le suivant ne sont pas dans l’édition de 1787. A la ligne suivante, on lil dans l’impression de 17S4 « J’aime tout en vous, jusqu’à votre beauté. »