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rends mille grâces de son souvenir je ferai demain toutes mes veuves [1]contentes du vôtre. Nous allons dire adieu à Mme de Mouci qui va faire son voyage ordinaire ; elle me pria l’autre jour de vous embrasser pour elle. Mme de Lavardin sera ravie de la complaisance de M. de Rochebonne : cette affaire lui tenoit au ceur : rien n’est plus raisonnable que de lui laisser le soin de ses petits-neveux, qu’elle aime. M. de la Garde m’a écrit comme un homme qui vous honore, et qui est dans tous nos sentiments ; vous devez faire un grand usage de son bon esprit et de son amitié. Nous vivons fort bien avec Mlle de Méri ; fort bien aussi avec l’abbé Bigorre, que nous ne voyons pas assez. Corbinelli est avec le lieutenant civil en Normandie.

Hier un cerf tua le cheval d’un écuyer du Roi dont j’ai oublié le nom, et le blessa considérablement[2]

    Furstenberg ; il commença par le promettre, puis il écrivit au P. de la Chaise pour lui demander ses conseils, témoignant avoir des scrupules de conscience sur l’engagement qu’il venoit de contracter. (Voyez les Mémoires de la cour de France, tome LXV, p. 13.) Le Roi, de plus en plus mécontent, avait fait arrêter Ferret, secrétaire du cardinal, le 30 août précédent, et dans les premiers jours d’octobre, on mit à la Bastille le secrétaire de Ferret, et l’on saisit leurs papiers. (Voyez le Journal de Dangeau, aux 30 août et 6 octobre (1688.) Le cardinal revint à Lyon dans le courant d’octobre, et l’intendant de la province lui porta l’ordre du Roi de se défaire de sa dignité de prévôt de la cathédrale, ainsi que de son canonicat. Journal de Dangeau, 25 octobre 1688. (Note de l'èdition de 1818.)

  1. 15. Voyez tome VI, p. 158, note 25, p. 2S7, note 15, et le dernier alinéa de la lettre suivante, p. 22S et 226.
  2. 16. Cet écuyer s’appelait François de Boisseulh ; il eut la cuisse percée d’un coup d’andouiller. Voyez le Journal de Dangeau, à la date du 21 octobre. Saint-Simon (tome VII, p. 50 et suivantes) parle de lui assez longuement en annonçant sa mort (en 1709) « C’étoit, dit-il, un gentilhomme grand et gros, fort bien fait en son temps, excellent homme de cheval, grand connoisseur, qui dressoit tous ceux du Roi, et qui commandoit la grande écurie. Boisseulh s’étoit mis