Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/235

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valier fasse le voyage de Fontainebleau. Pour moi, si je fais un tour à Brevannes(14), afin de marcher un peu, ce ne sera qu’après le siège de Philisbourg, qui est plus long qu’on n’avoit pensé, et qui m’occupe fort. Nous fûmes encore l’autre jour nous promener(15) à Vincennes; cette solitude est aimable, car il n’y a qui que ce soit au monde. Adieu, ma chère Comtesse(16) :jetez mes amitiés, mes compliments, mes embrassades, comme vous le jugerez à propos; je ne sais qui est avec vous, mais n’oubliez pas ma chère Pauline, préparez-la à m’aimer; je vous conjure de la baiser tout à l’heure (17) pour l’amour de moi, je veux qu’elle m’ait cette obligation. Je ne saurois du tout m’accoutumer à ne plus trouver là-bas ma très-aimable Comtesse.

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                      1078. - DE MADAME DE SÉVIGNÉ
                            A MADAME DE GRIGNAN.
                              A Paris, ce vendredi 29° octobre.

Nous attendons ce soir de vos nouvelles, et nous trou-

14. Chez Mme de Coulanges. Voyez ci-après, p. 254, note 10. Les mots suivants « afin de marcher un peu, » ne sont pas dans le texte de 1737. 15.« Nous promener l’autre jour. » (Édition de 1754.) 16.L’édition de 1754 n’a pas les mots « Adieu, ma chère Comtesse. » Celle de 1737 n’a pas, trois lignes plus loin:" préparez-la à m’aimer; » elle n’a pas non plus la phrase qui termine la lettre. 17.Je vous conjure tout à l’heure de la baiser, etc. » (Édition de 1754.) LETTRE 1078- 1. Ce premier alinéa manque tout entier dans l’édition de 1737. L’édition de 1754, à la suite de cet alinéa, met les phrases qui terminent la lettre depuis : « On voit à ses réponses, etc., » mais en les transposant, et avec des différences qui seront indiquées plus loin (voyez la note 13).