mois. Vous. êtes aujourd’hui à Lambesc[1], ma chère Comtesse que tout cet extrême éloignement renouvelle la séparation ! Si vous aviez été tantôt romanesquement derrière une palissade[2], votre modestie aurit été bien embarrassée de tout ce que Mme de Coulanges et moi nous disions de vous car je n’en saurois faire les honneurs. Adieu, ma très-belle et très-aimable : c’est une chose douloureuse que d’être si loin de sa chère fille. Je m’en vais acheter ce livre de M. le Tourneux des Règles de la vie chrétienne vie chrétienne[3]. il fait un grand bruit ; j’y trouverai peut-être la grâce d’être plus soumise que je ne le suis aux ordres de la Providence[4]--
DE MADAME DE COULANGES.
Madame de Sévigné est une marâtre, Madame :elle n’a point été jusqu’à Philisbourg avec Monsieur votre fils :elle s’est contentée de coucher à la poste pour se trouver à l’arrivée des courriers. Je suis ravie de la véritable distinction qu’a eue ce joli maillot[5]que j’ai vu à Grignan : il s’en porte à merveilles, et j’en ai une joie qui
- ↑ 10. Nous avons déjà dit que l’assemblée des Communautés s’ouvrit Lambesc le 15 novembre.
- ↑ 11. Allusion à la Princesse de Clèves. Voyez tome V, p. 464, et p. 4<63, note 6.
- ↑ 12. Ouvrage posthume qui parut en 1688 et qui a été depuis réimprimé plusieurs fois. (Note de Perrin.) Le titre exact de cet ouvrage est Principes et règles de la vie chrétienne. L’Achevé d’imprimer est du 30 juin 1688. Sur le Tourneux, voyez la lettre à Guitaut du 20 avril 1683, tome VII, p. 230, note 2.
- ↑ 13. « Je m’en vais acheter les Règles de la vie chrétienne par M. le Tourneux; ce livre fait grand bruit; j’y trouverai peut-être la grâce d’être plus soumise que je ne suis aux ordres de la Providence. » (Édition de 1754.)
- ↑ 14. Mme de Coulanges, qui n'avait vu le marquis de Grignan qu'enfant, l'appelle encore le maillot (Note de Perrin 1754)--Voyez la lettre du 22 novembre suivant, p. 277.
