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chose du monde ; mais aimez aussi toujours[1] votre chère maman, qui est plus à vous qu’à elle-même.

M. Bailly [2] vient de sortir : il vous fait cent mille bredouillements, mais de si bon cœur que vous devez lui en être obligée.

Mou très-cher Comte, encore faut-il vous dire un mot de ce petit garçon. C’est votre ouvrage que cette campagne ; vous avez grand sujet d’être content : tout contribue à vous persuader que vous avez fort bien fait. Je sens votre joie, et la mienne ; ce n’est point pour vous flatter, mais tout le monde dit du bien de votre fils : on vante son application, son sens froid, sa hardiesse, et quasi Sa témérité.

109O. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, ce 1è novembre.

JE veux suivre l’histoire sainte et tragique du pauvre Saint-Aubin. Mercredi dernier, aussitôt que je vous eus écrit, on me vint dire qu’il étoit fort mal, qu’il avoit reçu[3] l’extrême-onction ; j’y courus avec M. de Coulanges ; je le trouvai fort mal, mais si plein d’esprit 2 et




2. « De bon esprit. »  (Ibidem.)
  1. 25. «   Mais aimez toujours aussi, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 26. C’est sans doute celui dont il est question au tome I, p. 478, et au tome III, p. 151, et qui figure dans l’État de la France de 1689 avec le prénom de Guillaume et le titre de « conseiller d’honneur au grand conseil. Voyez la lettre à Mme de Grignan, du 16 mars 1689. Dans le texte de 1754 « M. de Bailli, »
  3. LETTRE 1090 (revue en grande partie sur une ancienne copie). 1. « On me vint dire mercredi dernier, d’abord après ma lettre écrite, qu’il avoit reçu, etc. » [Éditions de 1787 et de 1754.)