Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/31

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1687 Claude de Montagu fut le dernier prince de l’ancienne maison de Bourgogne, et un des principaux officiers de la maison du bon duc Philippe, qui étoit de la maison de France. Ne vous alarmez donc plus, ma chère cousine, et croyez assurément que Jeanne de Montagu, notre aïeule, étoit princesse.

Je ne sais pas pourquoi mon frère de Toulongeon n’a point mené sa femme à Paris, car c’est un air bien fertile. Le petit d’Andelot[1] devient grand et toujours fort joli. Nous lui avons fait prendre le nom de Coligny à la mort du comte de Coligny Saligny[2] : il en a le marquisat ; et il ne me paroît pas que cet abbé[3] qui vient de prendre

    comprenait la généalogie des illustres familles sorties des princes de la maison de France.

  1. 15. D’Andelot a été biffé, et remplacé d’une autre main par de Coligny. À part l’alinéa suivant et le dernier alinéa de la lettre, toute la fin, depuis : « Nous lui avons fait prendre, etc., » a été biffée également.
  2. 16. Jean, comte de Coligny Saligny, baron de la Motte-Saint-Jean, mourut le 16 avril 1686. Il suivit la fortune de Monsieur le Prince ; rentré en France avec lui, il crut en être abandonné, et devint l’un de ses plus ardents ennemis. En 1664, il commanda le corps d’armée que Louis XIV envoyait au secours de l’empereur Léopold, et se couvrit de gloire dans cette expédition. Accablé d’infirmités, il se retira dans son château, et ce fut là qu’aigri par les douleurs de la goutte et des malheurs particuliers, il écrivit sur la marge du missel de sa chapelle de courts mémoires dont l’éditeur possède une copie. (Note de l’édition de 1818.) — Les grands et les petits mémoires de Coligny Saligny ont été publiés par M. Monmerqué en 1841 dans la collection de la Société de l’Histoire de France. La haine de Coligny pour Condé venait surtout, dit-on, de ce que le prince de Condé, à qui le Roi avait laissé la désignation d’un chevalier de l’ordre lors de la grande promotion de 1661, avait présenté le comte de Guitaut. La branche de Saligny avait eu pour auteur le frère puîné du grand-père du célèbre amiral de Coligny. Quant à Jean de Coligny Saligny, il était frère puîné de Gaspard qui fut tué à l’attaque de Charenton (1649) en même temps que son cousin le duc de Châtillon, premier mari de Mme de Mecklenbourg, en qui s’éteignit la branche aînée.
  3. 17. Alexandre-Gaspard, abbé de Saint-Denis de Reims et de l’Isle--