Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/329

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Je vous enverrai la feuille du bon Bigorre[1].

Corbinelli est comblé de vos honnêtetés; mais ne vous tuez pas à répondre, vous seriez accablée : songez que je n’ai que vous ; voilà ma seule letttre :[2]: paga lei, pago il mondo. Mme de Chaulnes vous fait cent amitiés, et point de compliments, par des raisons trop obligeantes. M. de Chaulnes écrit plaisamment il a pensé périr en allant de Brest à Belle-Ile ; il se repose actuellement à Rennes[3] ; je lui ai toujours mille obligations. J’ai vu Mademoiselle avec la duchesse de Lesdiguières : la princesse dit qu’elle vous écrira, et la duchesse vous dit des sortes de choses fort’bonnes, surtout à M. de Grignan.

Je ne sais encore rien de Mme de Brinon[4], si ce n’est que le Roi lui donne deux mille francs de pension  : on



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  1. 18. La Gazette, que rédigeait l’abbé Bigorre (comme cela semble résulter de ce passage et de quelques autres: voyez plus bas, p. 325, p. 359, p. 391, et. ci-dessus, p. 198, note 5, et p. 204), présentait déjà sous un jour fort alarmant, bien qu’elle ne dît pas encore toute la vérité, la situation du roi d’Angleterre. Vers la date de notre lettre, Jacques II engageait une négociation feinte avec le prince d’Orange mais en même temps il écrivait à l’ambassadeur de France, Barrillon, que dés qu’il aurait mis en sûreté la reine, sa femme, et le prince de Galles, il se réfugierait lui-même en Irlande, en Écosse ou en France. Voyez la fin de la lettre, et Macaulay, chapitre IX tome III, p. 325.
  2. 19. Elle (ma fille) contente, content soit le monde. Voyez tome III, p. 136, note 5
  3. 20. Dans l’édition de 1754 « Il se repose à Rennes présentement. Le membre de phrase qui suit est seulement dans cette édition.
  4. 21. Voyez ci-dessus, p. 318, note 5. « Mme de Brinon, dit Mme de Caylus à l’endroit indiqué dans cette note 5, avoit de l’esprit, et une facilité incroyable d’écrire et de parler car elle faisoit aussi des espèces de sermons fort éloquents, et, tous les dimanches après la messe, elle expliquoit l’Évangile comme auroit pu faire M. le Tourneur ( le Tourneux voyez le Port-Royal de M. SainteBeuve, tome V, p. 80). Le commencement de cet alinéa manque dans l’édition de 1737, qui reprend seulement à « Vraiment cette sottise.... »