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ÎJ 1688

aussi. Je n’en demande pas davantage, ma chère cousine; car je ne veux que ce que je puis.

Je ne trouve pas étrange qu’on parle plus en France de la promotion qu’on va faire, que des affaires d’Angleterre. Il faut avoir bien de la pitié de reste, pour en donner aux malheurs des princes étrangers, quand on en a besoin pour soi-même, ou qu’on est occupé des soins de sa fortune. Quand le maréchal de Schomberg est dans les intérêts du prince d’Orange contre ceux des rois à qui il a tant d’obligation, c’est par un principe de religion qui dispense de la plus exacte reconnoissance.

A CORBINELLI.

St je ne vous écrivois pas dans la même lettre que j’écris à Mme de Sévignè, Monsieur, je vous ferois un duplicata de ce que je lui mande sur le chapitre des chevaliers mais vous le verrez comme elle. Cependant je ne grossirai point le nombre des mécontents : je suis trop glorieux pour me plaindre.

J’admiré tout comme vous, pourvu que votre admiration ne soit qu’un étonnement, et dans ce sens-là j’admire qu’on se fasse une affaire de changer les noms aux terres qui peut-être dans trente ans ne seront plus à la race qui a fait ces changements18.

[1]

[2]

  1. le 30 mars 1709. « C’étoit, dit Saint-Simon (tome I, p. 342 et 343), un homme fort bien et fort noblement fait, d’un visage agréable, doux, poli, obligeant, d’un esprit raconteur et quelquefois point mal, audessous du médiocre, si on en excepte le génie du courtisan et tous les replis qui servent à la fortune, pour laquelle il sacrifia tout. Il avoit le riche gouvernement d’Ypres, et quantité de subsistances son bien d’ailleurs étoit fort court, et sa femme, qu’il tint toujours au Mans, ne lui servit de rien, n’étant pas propre à en sortir. Il étoit cousin germain de M. de Lavardin, chevalier de l’ordre en même promotion pendant son ambassade de Rome, par sa mère, petitefille du maréchal de Lavardin. »
  2. 13. Voyez ci-dessus, p. 3i3, l’apostille de Corbinelli.-- Tout ce