Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/350

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de m’en souvenir en temps et lieu ! Vous savez bien que c’est de la mort de mon pauvre oncle de Saint-Aubin que je veux parler, et de son admirable curé.

Je suis tout à fait touchée de l’état de Mlle de Lestrange ; elle est heureuse d’être avec vous, et vous en vérité, Madame, d’être avec elle. Comment ferez-vous s’il faut vous séparer? j’y prends trop d’intérêt pour ne pas souhaiter d’en être instruite, au moins par le faubourg Saint-Jacques. Je ne manquerai pas d’envoyer vos compliments en Provence, où vous êtes fort honorée. Le petit marquis est revenu. Si vous aviez vu la violente contorsion que cet éclat de bombe fit à son épée, et combien il s’en est peu fallu qu’il n’ait été tué, vous admireriez l’adresse et la justesse de la main qui a mesuré ce coup. M. de Grignan ne viendra point il est du nombre de ceux qui sont excusés, parce qu’ils sont dans le service. On lui enverra cet aimable cordon bleu qui sied si bien. Je suis toute à vous, ma très-chère Madame. LA M. DE SÉVIGNÉ.

1 109. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, lundi 20e décembre.

EST-IL possible, ma très-chère, que j’écrive bien? cela va si vite mais puisque vous en êtes contente, je n’en 4. Voyez tome Ht, p. aa5, note 6. Nous trouvons Mlle de Lestrange mentionnée l’année suivante dans le Journal de Dangeau 1 c Le Roi a donné une pension à Mlle de Lestrange, qui demeurera chez Mme de Miramion. s {Mercredi 5 octobre 1689.) Et (le jeudi s octobre 1 694) en annonçant sa mort chez Mme de Noailles, il ajoute « II y a longtemps que Mlle de Lestrange vivoit dans une grande retraite et dans une grande dévotion. u