Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/357

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fille : cela ne valoit pas la peine de s’y mettre[1]. Adieu, ̃ mon enfant : je vous embrasse tendrement.

1111. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRINKAN.

A Paris, ce vendredi 24e décembre.

LE[2] marquis a été seul à Versailles, ma chère fille ; il s’y est fort bien comporté ; il a diné chez M. du Maine, chez M. de Montausier2. [3], soupé chez Mme d’Armagnac, fait sa cour à tous les levers, à tous les couchers. Monseigneur lui a fait donner le bougeoir[4] enfin le voilà jeté dans le monde, et il y fait fort bien. Il est à la mode, et jamais il n’y eut de si heureux commencements ni une si bonne réputation ; car je ne finirois point, si je voulois vous nommer tous ceux qui en disent du bien. Je ne me console point que vous n’ayez pas le plaisir de le voir et de l’embrasser, comme je fais tous les jours. Mais ne semble-t-il pas, à me voir causer tranquillement avec vous, que je n’aie rien à vous mander ? Écoutez, écoutez, voici une petite nouvelle qui ne vaut pas la peine d’en parler. La reine d’Angleterre et le prince de Galles, sa nourrice et une remueuse[5] uniquement, seront

  1. 14. Elle était mariée depuis vingt et un ans. La petite fille, dont Mme de Sévigné annonce ici la naissance, se fit religieuse.
  2. LETTRE 1111 (revue en très-grande partie sur une ancienne copie). 1. Ce premier alinéa n’est pas dans notre manuscrit.
  3. Le duc de Montausier était alors premier gentilhomme et maître de la garde-robe du Dauphin. Mme d’Armagnac (Catherine de Neufville) était femme du grand écuyer.
  4. 3. Voyez plus haut, p. 209, note 2.
  5. 4. « On appelle ainsi la femme qui a soin de remuer (c’est-à-dire