Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/374

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sons cette année, et comme nous commençons l’autre, cette année 89 si prédite, si marquée, si annoncée pour de grands événements : il n’en arrivera aucun qui ne soit dans l’ordre de la Providence, aussi bien que toutes nos actions, tous nos voyages. Il faut se soumettre à tout, et envisager tout ce qui peut arriver; cela va bien loin.

Cependant, Monsieur le Comte, c’est à vous que je m’adresse: hier les chevaliers de Saint-Michel[1] et à l’heure que je vous parle, après vêpres, une grande partie de ceux du Saint-Esprit, et demain le reste. Monsieur le chevalier vous mandera ce qu’on fait pour les absents. Il faut que vous fassiez votre profession de foi, votre information de vie et mœurs : on vous mandera tout cela ; vous n’êtes pas seul, et en attendant, tout beau, tout beau[2] Hier, M. de Chevreuse, à l’ordre de Saint-Michel, passa devant M. de la Rochefoucauld ; ce dernier lui dit : « Monsieur, vous passez devant moi, vous ne le devez pas. » M. de Chevreuse lui répondit « Monsieur, je le dois, car je suis duc de Luynes. Ah ! Monsieur, par ce côté-là, vous avez raison [3] » La Gazette vous apprendra, mon cher Comte, que M. de Luynes a donné cette duché[4] à à son fils avec la permission du Roi et M. de

  1. 3. A présent il n’y a plus que l’ordre de Saint-Michel (Institué le 1er août 1469 par Louis XI) et l’ordre du Saint-Esprit (fondé en 1579 par Henri III) que l’on appelle les deux ordres du Roi... de 1687, tome II, p. 122, 123 et 124.)
  2. 4. Voyez la fin de la lettre du 27 décembre précédent, p. 362.
  3. 5. Sur cette querelle, voyez le Journal de Dangeau, tome II, p. 240 et 241, et les Additions de Saint-Simon, p. 257 et 258.
  4. 6. Le duc de Luynes s'est démis, avec l’agrément du Roi de