Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/425

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il s’y est diverti, et quelle société il a eue. Nous lui avions bien recommandé d’éviter la mauvaise compagnie ; nous sommes persuadés qu’il fait mieux quand il est seul, que quand il se croit observé de quelqu’un qui est avec lui. Je saurai comme il se sera comporté par M. de la Fayette, qui y prend intérêt.:

M. d’Avaux me vint voir avant-hier; ma lettre étoit déjà fermée ; il me parla fort de vous, vous honorant et vous aimant quasi autant qu’à Livry. II me demanda si vous aviez reçu votre cordon bleu ; je lui dis que vous ne l’aviez pas le 10è : il me dit que les autres l’avoient, et que comme on oublioit beaucoup de choses, il alloit mettre quelque ordre à ce retardement10. Le [1] qu’il seroit ravi d’avoir à vous en rendre compte, et de se servir de cette occasion pour vous faire son compliment. Je suis fort aise qu’il ait pris ce soin ;s’il est inutile, tant mieux ;s’il ne l’est pas, tant mieux.

Mme de Chaulnes me mena hier à la noce de Mme de la Ferté ; j’y fus à cause de Mme de Mirepoix[2], mais elle n’y étoit pas :ils sont déjà comme brouillés; et la veille on disputoit encore, parce que l’argent comptant n’étoit pas encore arrivé. J’y trouvai le marié, et cette enfant de douze ans, qui est toute disproportionnée à ce roi d’É-




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  1. comte d’Avaux était prévôt et maître des cérémonies de l’ordre (voyez plus haut, p. 251, fin de la note 17) c’est lui qui, le 30 décembre, dans la chapelle de Versailles, avait fait répéter aux chevaliers la cérémonie de réception. Voyez Dangeau, à cette date. Le cordon n’avait pas été envoyé à tous les chevaliers absents. On lit dans l’État de la France de 1689, à la suite de la liste de ces absents : « Le Roi a envoyé le cordon bleu à plusieurs de ces derniers nommés, en attendant qu’ils puissent venir recevoir l’habit et les colliers des ordres. »
  2. 11. Madeleine du Puy-du-Fou, sœur de la seconde femme du comte de Grignan voyez ci-dessus, p. 359, note 13, et sur ce mariage, p. 403, note 43.