Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/430

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Votre fils est occupé d’une mascarade pour dimanche au Palais-Royal ;Monsieur de Chartre[2] l’a envoyé prier. Mme d’Éscars nous donne son avis avec Mlle de Méri : vous connoissez le mouvement de ces grandes affaires. Il est allé chez Mme de Bagnols avec Sanzei. On dit que le maréchal d’Estrées va à Brest. le prétexte de la mer rend cette nouvelle supportable. Il va traverser toute la Bretagne, comme si on étoit au printemps, et lui au printemps de sa vie ; ce sont d’asséz grandes fatigues. Parlez-moi[3]de l’humeur de Pauline; si elle n’a pas été bien élevée, c’est à vous à raccommoder toute cette cire, qui est encore assez molle pour prendre la forme que vous voudrez. J’ai vu M. de Barrillon, qui est fort grossi ; il m’a demandé de vos nouvelles. Il avoit trouv56 votre fils


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  1. follow=p423de la Vrillière, comme Pontchartrain, d’abord aumônier du Roi, puis conseiller au parlement, secrétaire d’État en survivance de son père (1669), greffier ou, comme l’appelle l’État de la France', secrétaire de 1’ordre du Saint-Esprit (1683). II mourut le 27 avril 1700, en revenant des eaux de Bourbon. Il avait épousé le 20 décembre 1670 Marie-Marguerite de Fourci, morte le 9 avril 1711. « Châteauneuf, dit Saint-Simon (tome II, p. 410), étoit un homme d’une prodigieuse grosseur ainsi que sa femme, fort peu de chose, bon homme et servant bien ses amis. Il avoit le talent de rapporter les affaires au conseil de dépêches mieux qu’aucun magistrat... du reste la cinquième roue d’un chariot. Sa considération étoit donc fort légère, et sa femme, la meilleure femme du monde, n’étoit pas pour lui en donner. Peu de gens avoient affaire à lui, et l’herbe croissoit chez eux. » On voit dans le Journal de Dangeau que le Ier février seulement le Roi donna ordre à Châteauneuf d’envoyer aux absents des brevets qui leur permettent de porter le cordon bleu, en attendant qu’ils puissent être faits chevaliers. »
  2. 3. Voyez la lettre suivante, p. 26 note 6. « Monsieur le duc de Chartres. » (Édition de 1754.) -- Ce qui suit, depuis : Mme d’Escars, jusqu’à : « On dit, » manque dans le texte de 1737.
  3. 4. Cette phrase manque encore dans le texte de 1737.
  4. 5. Le texte de 1737 porte simplement « J’ai vu M. de Barrillon, qui m’a fort demandé de vos nouvelles. Il a trouvé, etc. »