Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/432

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

426

1689

sant. M. de Barrillon est ravi de retrouver toutes ses vieilles amies il est souvent chez Mme de la Fayette, et chez Mme de Coulanges ; il disoit à cette dernière, l’autre jour[1] « Ah, Madame ! que votre maison me plait ! j’y viendrai bien les soirs, quand je serai las de ma famille. Monsieur, lui dit-elle, je vous attends demain. Cela partit plus vite qu’un trait [2], et nous en rîmes tous plus ou moins. Votre enfant fut hier[3] [4] au bal chez M. de Chartres[5] il étoit fort joli il vous mandera ses prospérités. Il ne faut point, ma fille que vous comptiez. [6] sur ses lectures : il nous avoua hier tout bonnement qu’il en est incapable présentement; sa jeunesse lui fait du bruit, il n’entend pas. Nous sommes affligés qu’au moins il n’en ait pas d’envie nous voudrions que ce ne fût que le temps qui lui manquât, mais c’est la volonté[7]. «  »Sa sincérité nous empêcha de le gronder; je ne sais ce que nous ne lui dîmes point, le chevalier et moi, et Corbinelli, qui s’en échauffe; mais il ne faut point le fatiguer, ni le contraindre cela viendra sans doute[8]il est impossible qu’avec autant d’esprit et de bon sens; aimant la guerre, il n’ait point envie de

  1. 3. « II disoit l’autre jour à cette dernière. (Édition de 1754.)
  2. 4. Cela partit comme un trait. » (Ibidem.)
  3. 5. Hier au soir (Ibidem.)
  4. 4. Cela partit comme un trait. » (Ibidem.)
  5. 6. c Il y a eu deux bals au Palais-Royal donnés par M. le duc de Chartres, avec toute la magnificence qu’on devoit attendre d’un prince né d’un père aussi galant qu’il est somptueux en toutes choses. Ce jeune prince y parut avec toute la bonne grâce qui lui est si naturelle. Monseigneur le Dauphin y vint déguisé, et il s’y trouva un nombre infini de personnes distinguées de la cour et de la ville. » (Mercure de février1ʅ689, p. 294 et 295.)
  6. « Il ne faut point, au reste, que vous comptiez, etc. » (Édition de 1754)
  7. 8. « il n’en ait point d’envie, et que ce soit la volpnté qui lui manque plutôt que le temps. » (Ibidem.)
  8. 9. a Cela viendra, ma chère bonne. » [Ibidem.)