Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/439

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son neveu; il le mena chez le maréchal de Lorges[1] , chez M. de Pompone, chez la marquise d’Uxelles ; il pense à Versailles ; c’est ainsi qu’on dérange et qu’on déplace tous ses sentiments. Votre enfant se divertit il a été en masque fort joli. Ils sont fort bien, Sanzei et lui il ne paroît nulle aversion, nulle envie, nulle picoterie; ils ne sont guère empressés chez ces petites filles. [2]., ils ne font que des enfances; je ne sais comme ces petits garçons sont faits; ils ne songent qu’à leurs équipages. Sanzei s’en va lundi en Poitou, pour tâcher d’avoir de l’argent; il passera par Autry[3] , et de là à son. régiment de dragons, qui est à douze lieues de ses terres : voilà sa destinée ; il fera tout de suite sa campagne. Dieu les conserve, ces pauvres enfants ! Le vôtre a le plaisir d’entendre tous les jours louer sa compagnie, c’est-à-dire la vôtre[4] tous ceux qui l’ont vue, lui en font compliment. Monsieur le chevalier vous pourra dire, comme moi, que M. de Lamoignon n’a nulle envie de marier sitôt sa fille[5]. On parle de plusieurs mariages ; il faut un- peu attendre qu’ils soient avancés pour vous les dire.

M. le maréchal d’Estrées s’en va à Brest : c’est la mer, c’est la marine, c’est les côtes ; il y aura des troupes. Dieu




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1689

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Mme de Sévigné. vm S8

  1. 6.Capitaine des gardes, et commandant alors dans la Guienne, dont le comte de Toulouse venait d’être nommé gouverneur, le maréchal de Lorges était un des nouveaux chevaliers du Saint-Esprit.
  2. 7. Les demoiselles de Castelnau.-- voyez la lettre du 10 janvier précédent, p. 4O2 et 403> et note 39
  3. 8. Dans le Loiret. Voyez tome II, p. 214, note 11. Il a été dit plusieurs fois au tome V (p. 28, 61) que Mme de Sanzei résidait en Poitou.-Sanzei était lieutenant voyez plus haut, p. 350 et note 9, et p. 364-
  4. 9. Il a été souvent parlé, de cette compagnie. C’étoit, dit ici Perrin en note, une compagnie de nouvelle levée, qui avoit été formée dans le comté de Grignan, et en quelque sorte sous les yeux et par les soins de Mme de Grignan. »
  5. Il ne la maria qu’en 1693 voyez plus haut, p. 36O, note 23.