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1129 DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE MADAME DE COULANGES A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, ce vendredi 28è janvier.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.( JE suis ravie du commerce lointain que vous entretenez avec ce bon gouverneur[1], qui vous révère, et qui me donne mille marques de son amitié en toute occasion. Sa femme ne cesse de vous louer, de vous remercier de votre souvenir, et de me prier de vous dire mille douceurs pour elle, et mille amitiés à M. de Grignan. Elle est partie pour Versailles[2]; elle verra la reine d’Angleterre ; elle me contera bien des choses, que je vous manderai [3]. On a déjà représenté à Saint-Cyr la comédie ou tragédie Esther 4. Esther, le Roi et Monseigneur allèrent à Saint-Cyr, où l’on représenta, pour la première fois, la tragédie i’Esther, qui réussit à merveilles. Mme de Maintenon avoit disposé de toutes les places, et il n’y eut aucun embarras. Toutes les petites filles jouèrent et chantèrent très-bien, et Mme de Caylus fit le prologue mieux que n’auroit pu faire la Champmêlé (Racine l’avait fait tout exprès pour elle). Le Roi, les dames et les courtisans qui eurent permission d’y aller en revinrent charmés. 11 y avoit de courtisans MM. de BeauTilliers, la Rochefoucauld, de Noailles,n de Brionne, de la Salle et de Tilladet, dans le second carrosse du Roi, et MM. de Louvois, de Chevreuse, les évêques de Beauvais (Forbin de Janson), de Meaux (Bossuet), et de Chalon-sur-Saône (Félix de Tassy, frère du premier chirurgien), MM. de Montchevreuil d’Aubigné et moi. (Note de F édition de 1818.) Voyez le Mercure de janvier 1689, p. 377-382</ref>. 11 Le Roi l'a trouvée [4] admirable;

  1. LETTRE 1129 (revue en grande partie sur une ancienne copie).1. M. le duc de Chaulnes, qui étoit dans son gouvernement de Bretagne. (Note de Perrin.)
  2. 2. « Mille douceurs de sa part. Elle est allée à Versailles. » (Edition de 1754.)
  3. 3. Ce premier alinéa n’est que dans les deux éditions de Perrin.
  4. 5 « La trouve. (Édition de la Haye, 1726.)