Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/451

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la tragédie à’Esther. Mme de Miramion[1] 14 et huit jésuites, dont le P. Gaillard étoit, ont honoré de leur présence la dernière représentation.[2]: enfin c’est un chefd’œuvre de Racine. Si j'étais dévote, j’aspirerois à la voir.[3] Mme la princesse de Conti a voulu louer l’opéra ; c’est, dit-on, qu’il y a de l’amour, et on n’en veut plus. M. de Charost a eu une admirable conversation avec le Roi. Il paroît que M. de Lauzun lui avoit rendu inutilement de mauvais offices cela ne fait pas d’honneur à un homme que le Roi sait que Charost a toujours aimé et servi comme un camarade. On ôte de Calais le vieux

la France n’a des ennemis que pour augmenter sa gloire, que plus elle en a, plus on la voit triomphante, et que les peuples se reposent sur les soins du Roi toujours vigilant, toujours prudent, et toujours victorieux, il y a eu beaucoup de divertissements dans le temps du carnaval. »

  1. 14, Marie Bonneau, fille de Jacques Bonneau,seigneur de Rubelle et d’Ivry, née à Paris le2a novembre 1629, épousa au mois de mars 1645 Jean-Jacques de Beauhamois (voyez les Mémoires de Saint-Simon, tome I, p. 320 et son Addition au Journal de Dangeau, tome V, p. 384), seigneur de Miramion, conseiller au Parlement, dont elle resta veuve le 2 novembre de la même année. Elle contribua à la fondation d’une maison de refuge et de plusieurs établissements de bienfaisance. Elle mourut le 24 mars 1696. Sur son enlèvement par Bussy Rabutin, voyez le chapitre X du tome 1 de Walckenaer.
  2. 15. « Revenu à Versailles (après la première représentation, qui, comme nous l’avons dit, avait eu lieu le 26 janvier), le Roi rie fit plus que parler d’Esther, et il en montra un tel enchantement, que Madame la Dauphine, le duc d’Orléans, les princes de la maison royale et les plus grands seigneurs lui demandèrent à voir cette merveille. Il consentit à leur faire ce plaisir, et les amena trois jours après à une deuxième représentation. » (Madame de Maintenon et Saint-Cyr, chapitre IV, p. 90.)-- M. Th. Lavallée ne nous donne pas les noms de ces huit jésuites qui virent Esther en février 1689 mais . Si j’étois il nomme (p. 100) les PP. Bourdaloue, Delarue, Gaillard, comme étant de ceux qui y allèrent au commencement de 1690.
  3. « J’aspirerois à voir jouer cette pièce. » (Édition de 1754.) La phrase qui suit, et qui ne nous paraît point fort claire, manque dans l’impression de 1737.