Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/469

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de son maitre, et son maître de lui, et comme ce qu avoit dit Lauzun n’a fait tort qu’à lui-même[1] ; cependant il a les entrées comme il les avoit ; il les doit, à ce qu’on croit, au roi d’Angleterre. On continuera [2] à représenter Esther : Mme de Caylus, qui en étoit la Champmélé[3], ne joue plus ; elle faisoit trop bien, elle étoit trop touchante [4] note 9. on ne veut que la simplicité toute pure de ces petites âmes innocentes9 [5]). J’irai voir cette pièce, je vous rendrai bon compte de tout. Le voyage de Mme de Chaulnes en Bretagne n’est ni proche, ni trop assuré : je vous manderai jour par jour ce qui m’en parottra.

Mlle d’Arpajon est présent Mme de Rouci ; il n’est point question de Mlle de la Marck[6]la avec personne. Le mariage des Coislins n’est pas encore fait c’est un enfant bien difficile à baptiser. Vous me contez trop plaisamment votre malhonnête sermon ; il n’en faut pas dàvantage pour mettre le feu dans un couvent vous êtes sujets en Provence à d’étranges prédicateurs. Nous n’étions point en peine du retardement du courrier ; mais nous admirions le hasard qui nous le faisoit manquer 6. aOn continue. » [Édition de 1754.).)

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  1. 5. Voyez la lettre du 24 janvier précédent, p. 430 et la note 34.
  2. 6. On continue (Edition de 1754)
  3. 7. toutes les Champmélés du monde, dit l’abbé de Choisy dans ses Mémoires (tome LXIII, p. 298), n’avoient pas les tons ravissants qu’elle laissoit échapper en déclamant. »
  4. 8. Voyez ci-dessus, p. 437,
  5. 9. t Elles avoient bonne envie de faire honneur à leurs maîtres et que le Roi et Mme de Maintenon fussent contents ; elles y alloient même si simplement que quelques-unes, dans la peur de manquer, se mettoient à genoux derrière le théâtre et disoient des Veni Creator, afin d’obtenir de ne pas broncher ; et je crois que Dieu, qui voyoit leur innocence et leur bonne intention, avoit leur prière agréable, car elles jouoient si naturellement et de si bonne grâce, sans hésiter le moins du monde, qu’on eût dit que ce qu’elles disoient couloit de source. » (Mémoires des Dames de Saint-Cyr, cités par M. Th. Lavallée, chapitre xiv, p. gr et 92.
  6. 10. Voyez la lettre du 28 janvier précédent, p. 438, note 14.