Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/480

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et donna courage à Mme de Goulauges qui dit tout bas à M. de Charost « Songez qu’elle n’a jamais voulu louer Mme de Grignan, non plus qu'Esther. » Et tout d’un coup la conversation se tourne à parler des goùts de M. de Charost. Mme de Coulanges nomma Mme de Brissac[1] et vous ; on l’approuva, et on dit « Le pauvre homme ! » La maréchale voulut louer l’esprit de Mme de Brissac ; Mme de Coulanges dit : « Ah ! pour l’esprit, Mme de Grignan étoit au-dessus d’elle, comme les yeux de Mme de Brissac étoient au-dessus de ceux de Mme de Grignan. » Tout le monde applaudit, et la maréchale encore débellée[2]. Ensuite Canaples dit qu’il n’avoit jamais rien vu de si beau que vous, que Mme de Mazarin étoit de cet avis, qu’il lui avoit ouï[3] dire vingt fois que, de tous les visages, il n’y en avoit point à sa fantaisie comme le vôtre ; que vous aviez[4]toutes les grâces et tous les agréments ; on en convint ; jamais la maréchale n’osa souffler, il fallut se taire[5] et ce lion muet, et les pattes croisées[6] comme celui que vous avez vu autrefois, parut un prodige si nouveau, que l’on ne s’en pouvoit taire, et on en faisoit des compliments à Mme de Coulanges comme d’un miracle qui étoit réservé à sa vivacité. La maréchale s’est plainte doucement du reproche d’Esther, et que c’étoit pour lui faire une affaire. Mme[7] de Coulanges est



x.



7. Mme de Sévigné a déjà employé la même expression en parlant de Condé. Voyez tome VI, p. 200 et note 41, et la lettre du 18 décembre 1689.

8. Cette dernière phrase manque dans l’édition de 1737.

  1. 2. Voyez tome II, p. 23, note 9.
  2. 3. Voyez tome II, p. 23, note 9.
  3. 4… Et que Mme de Mazarin. e…t qu’il lui avoit ouï. (Édition de 1754.)
  4. 5. « Que vous avez. » (Ibidem.)
  5. 6. Ces mots « il fallut se taire, manquent dans l’impression de 1754.
  6. 7, Mme de Sévigné a déjà employé la même expression en parlant de Condé, voyez tome VI, page 200 et note 41 et la lettre du 18 décembre 1689,
  7. 8 Cette dernière phrase manque dans l’édition de 1737.