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Mon pauvre ami, je brûle d’envie de commencer à payer un ami si cher et si précieux. Si vous aimez M. de Trévaly, vous y travaillerez avec soin, car ces deux amis ne sont qu’un. M. d’Harouys marie son fils à la fille d’un maître des requêtes nommé M. de Richebourg ; elle est fort riche et fort bien faite[1].

Il faut faire payer exactement toutes les rentes que doit la Jarie tout du long de son bail. Quelle folie de dire que c’est à vous à les payer !

Gardez-vous donc bien de faire semblant d’avoir cette dernière lettre de Pasgerant ; mais profitez-en, et mettez-la avec celle-ci à part, bien serrées ; ne les perdez pas, et ne les regardez plus que vous n’ayez gagné votre procès et que vous ne soyez retourné à Nantes : alors elles vous rafraîchiront la mémoire de tout ce que vous aurez à faire, car c’est tout ce que j’ai à vous dire pour le présent ; et vous m’avertirez de votre retour et du gain de votre procès, car j’espère que vous en aurez contentement.

Adieu, Monsieur d’Herigoyen : gardez bien, comme je vous dis, cette lettre et celle de Pasgerant, et à votre retour, mon ami, j’espérerai tout de votre vigilance et de votre affection.

M. de Rabutin Chantal.

  1. 6. M. d’Harouys a marié son fils à Mlle de Richebourg, qui a cinquante mille écus comptant et quelques choses encore à espérer. » (Journal de Dangeau, tome II, p. 38.)