Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/527

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sur son retour de deux doigts des abîmes[1]. Comment suis-je avec le Coadjuteur? Notre ménage alloit assez bien à Paris; dites-lui ce que vous voudrez, ma chère enfant, selon que vous êtes ensemble; car vous croyez bien que je ne veux point m’entendre avec vos ennemis [2]

1149- DE MADAME DE SÉVIGNÉ A MADAME ET A MONSIEUR DE GRIGNAN.

A Paris, ce lundi 14è mars.

A MADAME DE GRIGNAN.

IL est quatre heures, ma chère enfant; j’ai fait ma collation à onze; je souperai ce soir. Je reviens de solliciter Messieurs du grand conseil [3] , où il plaît à M. Gui [4] de nous faire recommencer toutes les raisons invincibles de votre procès. J’avois avec moi l’aimable Rochon [5] qui prouve, par deux petits mémoires qu’il a faits, qu’il n’y a nulle contrariété d’arrêt. Il a parfaitement instruit mon

  1. 18. Voyez la lettre précédente, p. 513.
  2. 19. « Car je ne veux point m’entendre avec vos ennemis. » (Édition de 1754.)
  3. LETTRE 1149. 1.-- C’était devant le grand conseil que les requêtes civiles devaient être portées quand on invoquait l’ouverture de la contrariété d’arrêts rendus entre les mêmes parties, en des cours différentes. (Note de l’édition de 1818.) –Dans l’édition de 1818, cette lettre a été datée par erreur du lundi 20 mars. En 1689, le 20 mars était un dimanche.
  4. 2. Chargé des affaires de M. d'Aiguebonne, qui était en procès avec M. de Grignan. (Note de Perrin)
  5. 3. Chargé des affaires de M. de Grignan, (Note du même) -- Dans l'édition de 1754 : le trop aimable Rochon, qui fait voir, par deux petits mémoires de sa façon, qu'il n'y a nulle contrariétéd'arrêts.