Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/56

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est fort belle et de la main de maître. Le parallèle de Monsieur le Prince et de M, de Turenne est un peu violent (12); mais il s’en excuse en niant que ce soit un parallèle (13), et en disant que c’est un grand spectacle qu’il présente de deux grands hommes que Dieu a donnés au Roi, et tire de là une occasion fort naturelle de louer Sa Majesté, qui sait se passer de ces deux grands capitaines, tant est fort son génie, tant ses destinées sont glorieuses. Je gâte encore cet endroit; mais il est beau. Adieu, mon cousin : je suis lasse, et vous aussi. Je t’embrasse, ma nièce, et ton petit de Coligny.

             1021. - DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
                      A MADAME DE SÉVIGNÉ.

Trois semaines après que j’eus reçu cette lettre, j’y fis cette réponse.

A Bussy, ce 18° mai 1687.

Après avoir laissé ma fille en état de rétablir sa santé, je suis venu faire ici un tour, Madame. Dans huit ou dix jours j’irai à Forléans; ce sont des terres affermées ; ce-

Condé, premier prince du sang prononcée à Paris, le 26è jour d'avril 1687, en l'église de la maison professe des Pères de la Compagnie de Jésus, par le Père Bourdaloue de la même compagnie. A Paris chez Estienne Michallet. M.DC.LXXXVII. --Le privilège est du 14è d'août 1687.

12.Voyez le commencement de la lettre de Bussy du 31 mars précédent, et la note de la p. 34.

13.Nous ne voyons pas que Bossuet nie précisément que ce soit un parallèle. Mme de Sévigné a en vue ce passage : " Quel spectacle de voir et d’étudier ces deux hommes, et d’apprendre de chacun d’eux toute l’estimé que méritoit l’autre ! C’est ce qu’a vu notre siècle, etc. LETTRE 1021.-1. Voyez tome I, p. 487, note 3.