Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/565

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P. Soanen[1] la Samaritaine ne fut point déshonorée ; quelle douleur de la voir défigurée par des prédicateurs indignes ! cela m’afflige. Tous ceux de cette année sont écoutés, quand le grand Pan[2] ne prêche pas : ce grand Pan, c’est le grand Bourdaloue, qui faisoit languir l’année passée le P. de la Tour, [3]

    sième semaine de carême, tome II, p. 257, édition de 1716. (Note de l’édition de 1818.) Voyez encore plus haut, p. 537 et note 7

  1. 37. Voyez ci-dessus, p. 508, note 16. Nous avons déjà dit qu’il avait prêché le carême l’année précédente à Versailles.
  2. 38. Ce nom est tiré d’un récit de Plutarque qui rapporte qu’au temps de Tibère les passagers d’un navire qui passait auprès des Échinades entendirent tout à coup une voix qui appelait le pilote égyptien Thamus et lui ordonnait d’annoncer que le grand Pan (d’après le sens étymologique « le grand Tout » ) était mort. Voyez le traité de la Cessation des oracles, chapitre XVII. L’expression de grand Pan a été appliquée en divers sens à plusieurs personnages. Louis XIII, au moment où il fit mettre à mort le maréchal d’Ancre, et où l’on croyait qu’il allait prendre en main les rênes de l’État, fut appelé de ce nom dans une tragédie satirique intitulée la Magicienne étrangère (ou la Maréchale d’Ancre), Rouen, 16 17, in-8°. Le cardinal de Richelieu, qui s’était tellement emparé de l’esprit du Roi, qu’il régnait plutôt qu’il n’administrait, fut désigné de la même manière dans une centurie qui fut attribuée à Guy Patin. (Voyez aussi le tome IV du Malherbe de M. Lalanne, lettre 7, p. 19 et 20.) Saumaise, l’érudit le plus universel de son temps, reçut la même épithète. Elle convenait à Bourdaloue, qui joignait à une dialectique irrésistible la noblesse et l’énergie de l’expression, et possédait les qualités qui constituent l’orateur, dans un degré si éminent, qu’on pouvait l’appeler l’homme universel de la chaire. (Note de l’édition de l818.)
  3. 39. Pierre-François d’Arerez de la Tour, né à Paris en 1636. Il était fils de Henri, premier écuyer de Mademoiselle de Montpensier, et de dame -Marie-Sibylle de Malleval. Il fut directeur du séminaire de Saint-Magloire de 1680 à 1696, époque où il fut élu général de l’Oratoire. Il mourut à Paris le 13 février 1733. « Ce P. de la Tour, dit Saint-Simon (tome IV, p. 4i6), étoit un grand homme, bien fait, d’un visage agréable, mais imposant, fort connu par son esprit liant mais ferme, adroit mais fort, par ses,sermons, par ses directions. Il passoit, ainsi que la plupart de ceux de sa congrégation, pour être