Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/83

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1030. DU COMTE DE BUSSY RABUTIN

A MADAME DE SÉVIGNÉ.

Six semaines après que j’eus écrit cette lettre (n° 1026, p. 65), j’écrivis celle-ci encore à Mme de Sévigné[1]

A Cressia, ce 4e août 1687.

Je ne sais, Madame, si je vous ai mandé par ma dernière lettre que je faisois dessein de venir en ce pays-ci avec votre nièce de Coligny ; mais enfin il y a un mois que nous y sommes. Elle y est venue affermer ses terres[2]; si elles avoient autant de revenus que de grandeur, ce seroit un Pérou. En lisant les vieux titres, nous y voyons l’ancienneté de cette grande maison. Le premier pourtant que nous trouvons, qui est Humbert de Coligny[3], vivoit en 1131 et notre Mayeul de Rabutin vivoit en 1118[4]; ils étoient contemporains ; l’ancienneté est égale, les honneurs ne le sont pas. Il y a eu dans Coligny deux maréchaux de France, un cardinal, un duc et un amiral[5], et quel homme que cet amiral ! Cependant sans être

  1. LETTRE 1030.1.La LETTRE 1030 précède dans le manuscrit la lettre 1028.
  2. 2. La terre de Cressia en Franche-Comté (à deux journées de Chaseu et à trois de Bussy, tome III, p. 445) était, depuis plusieurs siècles, dans la maison de Coligny. Barbe de Coligny, aïeule paternelle du petit-fils de Bussy, avait apporté cette terre dans la maison de Langhac. (Note de l’édition de 1818.)
  3. 3. Humbert, IIè du nom, mourut en 1190 ; mais il était petit-fils de Humbert, 1er du nom, seigneur de Coligny, dont le père, Manassès de Coligny, vivait en 1086. (Ibidem.)
  4. 4. Voyez ci-dessus, p. 24, note 13.
  5. 5. Gaspard de Coligny, ler du nom, et Gaspard de Coligny, IIIe du nom, maréchaux de France ; Odet de Coligny, cardinal de Châtillon, embrassa les erreurs de Calvin, et fut privé de la pourpre ; Gaspard, IVe du nom, comte de Coligny, duc de Châtillon, et Gaspard, IIe du nom, comte de Coligny, amiral de France. (Note de l’édition de 1818.)